PROFESSIONANTIBIORÉSISTANCEPROFESSIONANTIBIORÉSISTANCE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU , MICHAELLA IGOHO-MORADEL , STÉPHANIE PADIOLLEAU , MICHAELLA IGOHO-MORADEL
Il a beaucoup été question d’économie dans les allées du centre des congrès de Reims (Marne), mais aussi de bien-être animal et d’évolution des attentes sociétales. “Vétérinaires en productions animales au service des éleveurs, des filières et de la santé publique” était le thème annoncé pour cette édition 2017. Vaste sujet ! Le praticien peut suivre et évaluer, à travers différents indicateurs pertinents, l’utilisation qu’il fait des antibiotiques. Il a beaucoup été question d’économie dans les allées du centre des congrès de Reims (Marne), mais aussi de bien-être animal et d’évolution des attentes sociétales. “Vétérinaires en productions animales au service des éleveurs, des filières et de la santé publique” était le thème annoncé pour cette édition 2017. Vaste sujet ! Le praticien peut suivre et évaluer, à travers différents indicateurs pertinents, l’utilisation qu’il fait des antibiotiques.
Les congressistes se sont vu proposer de multiples témoignages pratiques de confrères ayant mis en place des services pour leurs éleveurs : des classiques visites de suivi ou d’audit en parasitologie, alimentation, reproduction ou qualité du lait à des idées plus personnelles, comme un service de carnet sanitaire effectué par le praticien pour certains de ses éleveurs pressés et peu passionnés par la paperasse, ou encore au recrutement d’un inséminateur. Le bilan sanitaire d’élevage est un outil intéressant qui permet de définir ce dont les éleveurs ont besoin, pour ensuite leur proposer des prestations orientées vers la prévention ou des diagnostics d’élevage. Étaient aussi proposés des exemples de contractualisation et un développement plus orienté vers le marketing. L’important est toujours de bien préparer son offre de prestations, et d’être convaincu non seulement de l’intérêt de ces dernières pour les éleveurs, mais aussi de sa propre capacité à les proposer. Il s’agit aussi, et de plus en plus, d’avoir des notions d’économie de l’élevage, afin de conseiller les éleveurs dans leur gestion quotidienne et dans leurs investissements, en étant capable de mettre des éléments chiffrés en face des préconisations vétérinaires.
Une comparaison des pratiques de plusieurs pays d’Europe montre que les difficultés de recrutement de praticiens en productions animales semblent généralisées. Les modalités d’exercice varient toutefois d’un pays à l’autre. Au Royaume-Uni, les vétérinaires en production laitière ressemblent à des datascientists : il s’agit de suivre les indicateurs de performance et d’analyser les résultats à l’échelle du troupeau. Selon les régions, l’activité vétérinaire comporte une partie plus ou moins importante liée à la gestion de la tuberculose : les élevages dans lesquels un animal est reconnu positif peuvent faire l’objet d’un contrôle tous les 60 jours, un fait encore inconnu en France. En Suisse, la production de lait domine largement, soutenue par les fromages et une politique nationale visant à valoriser les productions locales. Les praticiens y ont donc, surtout en zone de production de gruyère, une activité importante de médecine individuelle. Toutefois, les vétérinaires peuvent intervenir en médecine de troupeau et être sollicités sur tous les aspects de la production, y compris la construction des bâtiments. La Suède apparaît contrastée, entre le sud du pays où les élevages sont très industrialisés, et le nord où la production de rennes est développée, et où tout doit être entrepris pour sauver un animal. Un cahier des charges permet à un éleveur d’être certifié, ce qui l’autorise à détenir des médicaments chez lui et à commencer un traitement avant l’arrivée du vétérinaire. Les conditions à respecter sont cependant drastiques (moins de 10,4 % de mortalité chez les vaches, moins de 6,3 % chez les veaux et moins de 20,2 % de traitement de mammites) et le cheptel est soumis à des visites obligatoires toutes les semaines dans les élevages de plus de 250 vaches, toutes les deux semaines pour les cheptels de 100 à 250 vaches et toutes les trois semaines pour les petits élevages. Un vétérinaire suédois ne dégage par de bénéfices sur la vente de médicaments, il peut juste rajouter des frais de gestion et de stockage au prix auquel il les achète.
Signe des temps, un atelier de deux demi-journées était consacré au bien-être animal, mais cette notion était également abordée dans les autres ateliers thématiques. La société voit une évolution de ses pratiques alimentaires, et l’élevage, de plus en plus remis en question, a besoin de retrouver ses marques et de gagner une image moins négative que celle véhiculée par les crises sanitaires et médiatiques autour des pratiques d’élevage et d’abattage. Pour le consommateur, les notions de bon, bien, sain, sont liées à l’image qu’il se fait de sa nourriture, largement influencée par ce qu’il voit. La perception qu’il a de ce qu’il consomme constitue sa vérité, et plus le fossé est grand entre son image construite et le réel, plus le risque de déclencher une crise est grand. D’où l’intérêt pour les éleveurs de communiquer sur leurs pratiques et de développer des méthodes d’élevage où le bien-être des animaux est pris en compte et recherché. Les vétérinaires seront de plus en plus sollicités pour évaluer le bien-être des animaux et la cohérence des pratiques d’élevage avec les préconisations garantes de ce bien-être. Les cellules opérationnelles départementales sont en cours de mise en place, et les praticiens pourront être mandatés pour intervenir lors de maltraitance et apporter leur expertise. Le plus souvent, les actes de maltraitance relèvent de négligences, parfois liées à des contextes sociaux difficiles.
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Le vétérinaire l’a bien compris, la prescription et la délivrance d’antibiotiques n’ont rien d’anodin. Il doit observer des bonnes pratiques d’emploi des antibiotiques, mais peut aussi, en parallèle, suivre et évaluer lui-même au jour le jour ou de façon régulière l’usage qu’il en fait. La mesure 5 du second plan ÉcoAntibio 20171 prévoit à ce sujet de « construire des outils d’autoévaluation pour les éleveurs et les vétérinaires pour leur permettre d’évaluer de manière volontaire leur propre utilisation, d’identifier les marges de progrès possibles et les inciter à modifier leurs pratiques ». À long terme, la mise en place de cette mesure devrait permettre aux vétérinaires de comparer leurs résultats à ceux obtenus par d’autres confrères. Un atelier ÉcoAntibio a rappelé le rôle central du vétérinaire dans la lutte contre l’antibiorésistance et a également été l’occasion de présenter aux praticiens des méthodes de calcul d’indicateurs pertinents pour faciliter leur autoévaluation.
Gérard Moulin, de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), a présenté plusieurs indicateurs pertinents qui aident notamment le praticien dans l’identification des élevages où la consommation d’antibiotiques est la plus élevée et dans la mise en place de mesures correctives. Plusieurs indicateurs ont ainsi été développés au niveau européen : le nombre d’Animal daily dose (ADD), d’Animal course dose (ACD), de Defined daily dose veterinary (DDDvet), de Prescribed daily dose (PDD), de Used course dose (UCD) ou encore l’Animal level of exposure to antimicrobials (Alea), qui prend en compte le poids standard de la population animale concernée. Pour obtenir ces différents indicateurs, il est indispensable de disposer du nombre d’animaux exposés aux antibiotiques et de traitements utilisés, de la durée de l’exposition, etc. Si le suivi concerne un élevage, il est nécessaire de connaître aussi le nombre d’animaux présents au moment du traitement. En cas d’absence de l’un de ces facteurs, il est possible de les estimer en disposant de la dose journalière, de la durée d’administration, de la quantité de médicament prescrite ou délivrée, du poids des animaux au moment du traitement. Si la quantité délivrée n’est pas connue, l’estimation du nombre de traitements et des jours de traitement peut se faire en tenant compte des doses et de la durée de traitement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM). De même, il est possible de remédier à l’absence d’informations sur le poids des animaux, au moment du traitement, en le substituant par un poids standard par animal proposé par l’Anses2-ANMV. Une méthode de calcul simplifiée peut s’appliquer aux animaux traités individuellement, sur la base, par exemple, des ordonnances délivrées ou du «
nombre d’animaux de l’espèce ayant fréquenté la clinique au cours de l’année
». L’étape suivante est le calcul de ces indicateurs, qui varie en fonction des informations disponibles.
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2 Agence nationale de sécurité sanitaire.
LE VÉTÉRINAIRE S’INSCRIT DURABLEMENT DANS LA FILIÈRE APICOLE
EXPOSITION
ACCESSOIRES
AccessoiresCOVETO ET ALCYON
Coveto et AlcyonEXPOSITION
ATELIER ÉQUIN : ACCENT SUR LA RÉGLEMENTATION
EXPOSITION
EN IMAGES
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