Enquête sur le recrutement chez les vétérinaires nord-américains

Des enseignants-chercheurs de l’université vétérinaire du Colorado, aux États-Unis, ont voulu évaluer les méthodes de recrutement des vétérinaires praticiens nord-américains, et notamment estimer l’usage qu’ils font du Web dans ce processus. Publiée en 2015, l’enquête¹ a consisté à adresser un questionnaire à l’ensemble des vétérinaires membres du réseau VIN² en mars 2014, soit un total de 46 481 personnes. Parmi les 1 012 retours, les seuls 841 exerçant en clientèle privée ont été inclus dans l’échantillon. Par cette étude, les scientifiques invitent les praticiens à ne pas négliger le processus de recrutement. Comme ils le rappellent, outre la perte de temps et d’argent découlant d’un candidat inapproprié, son impact négatif sur l’entreprise (moral en berne des employés, mauvaises relations client, complications légales) est à prendre en compte.

Des démarches homogènes

En comparaison avec d’autres professionnels, les vétérinaires de l’étude n’ont pas l’habitude d’utiliser une multitude d’outils dans un processus de recrutement, alors que cela améliore l’efficacité d’embauche dans les autres secteurs. L’entretien en face-à-face s’avère être une méthode de choix pour la majorité des sondés, 94 % indiquant utiliser cet outil pour plus de 50 % des candidats potentiels. L’usage de la visioconférence apparaît globalement rare. La recherche des antécédents en matière de casier judiciaire et de solvabilité, ainsi que l’emploi de tests de personnalité sont faiblement adoptés.

Internet est peu employé

Bien que la plupart des structures disposent d’une vitrine sur le Web, essentiellement une page Facebook (82,7 %), utiliser Internet pour évaluer un candidat s’avère peu répandu. Cette tendance est particulièrement marquée pour les sites professionnels (71 % n’en font pas usage) et VIN (86,7 %). En revanche, seuls 52,2 % des praticiens ne mettent pas à profit les réseaux sociaux et 47,4 % les moteurs de recherche. Parmi le faible nombre de vétérinaires ayant recours à Internet, 25 % estiment que les informations accessibles en ligne ont motivé une décision négative pour une embauche. Selon une étude³ citée par les auteurs de l’enquête, 21 % de jeunes diplômés, membres de l’American Animal Hospital Association et disposant d’un profil Facebook, y postent des messages nuisant à leur professionnalisme.

Éduquer au bon usage du Web

La moitié des vétérinaires de l’étude prévoient d’utiliser Internet, notamment les moteurs de recherche et les réseaux sociaux, dans leur futur processus de recrutement. De plus, la plupart considèrent que le e-professionnalisme doit être un facteur dans la décision d’embauche. Face à ces résultats, les auteurs suggèrent donc que les praticiens, et particulièrement les étudiants, devraient être formés au risque de mésusage du Web, qui peut compromettre leur e-réputation et donc leur accès à un nouvel emploi. Il conviendrait aussi d’apprendre au recruteur à identifier les informations pertinentes sur un candidat lors d’une recherche internet.
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¹ Kogan L. R., Hellyer P. W., Stewart S. M., Dowers K. L. Recruitment and hiring strategies of private practitioners and implications for practice management training of veterinary students. J. Vet. Med. Educ. 2015;42(2):97-106.

² Veterinary Information Network, communauté virtuelle de vétérinaires praticiens, inscription payante.

³ Weijs C. A., Coe J. B., Muise A. et coll. Reputation management on Facebook : awareness is key to protecting yourself, your practice, and the veterinary profession. J. Am. Anim. Hosp. Assoc. 2014;50(4):227-236.