VISITE GUIDÉE
ACTU
Auteur(s) : PHOTOREPORTAGE HÉLÈNE ROSE
L’iCube est la nouvelle plateforme de recherche de niveau de protection P3 du laboratoire de santé animale de l’Anses de Maisons-Alfort. La Semaine Vétérinaire a été autorisée à la visiter avant sa mise en fonction.
Nous retrouvons Pascal Boireau, directeur du laboratoire de santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Maisons-Alfort, devant le bâtiment Nocard (photo 1), bâtiment historique de la recherche en infectiologie, pour une visite privilégiée du nouveau laboratoire iCube (“i” pour “infectiologie”, “Cube” pour le niveau de confinement 3 - photo 2), avant sa mise en fonctionnement. Du toit au sous-sol, notre confrère nous explique le défi technologique majeur qu’a constitué la création de ce laboratoire, le seul de niveau P3 disposant de deux zones distinctes et permettant de travailler en “humide”. Lessivable du sol au plafond, il doit garantir aussi bien la protection des personnes qui y travaillent que celle de l’environnement.
•
Un système informatique, centralisant les informations de tous les capteurs de surveillance, permet notamment un contrôle visuel à tout moment sur un ordinateur situé à l’entrée du laboratoire (photo 3), que chacun peut examiner d’un coup d’œil, avec des alertes dont les seuils sont fixés en fonction de l’usage des salles (température, humidité, dépression, taux de CO2). Les informations sont également accessibles de l’extérieur sur quelques postes spécifiques, et enregistrées en continu.
L’iCube est équipé :
- d’un groupe électrogène, pour éviter toute interruption de fonctionnement ;
- d’une salle de gestion et d’épuration de l’eau (chaude et froide) (photo 4) : le laboratoire est l’un des rares de niveau 3 à être “humide”, c’est-à-dire qu’il dispose d’éviers, de lavabos et d’une douche pour le personnel, à l’intérieur des zones sensibles. Le traitement des effluents impose de nombreuses contraintes pour maîtriser l’impact potentiel du bâtiment sur l’environnement ;
- d’une salle des machines (photo 5), en lien avec les systèmes d’évacuation sur le toit du bâtiment, les zones froides et chaudes étant identifiées par un code couleur, avec un système de filtration de l’air ; un système de ventilation : création d’une dépression (-35 Pa, réglementaire pour travailler sur la fièvre aphteuse), aspiration, soufflage, évacuation par une cheminée centrale ; et un système de maintien d’une température constante (autour de 22 °C).
Chaque zone possède :
- un accès réglementé : vestiaire, portes de sécurité clairement identifiées, sas de stérilisation pour le personnel et le matériel (y compris sas spécifique pour le petit matériel - photo 6) ;
- un filtre absolu (calibré pour ne pas laisser passer de virus) pour chaque laboratoire, qui s’ajoute aux hottes à poste de sécurité microbiologique (PSM) : l’air qui circule dans les gaines d’aération est “propre”, et il est de nouveau traité en sous-sol avant d’être évacué ;
- des réfrigérateurs de stockage, équipés de systèmes de sécurité pour le contrôle et la conservation des échantillons ;
- un stérilisateur interne ;
- un lave-linge et un sèche-linge.
Cet espace est en continuité avec les locaux de l’ancien laboratoire, qui reste fonctionnel et aux normes pour pouvoir fonctionner en cas de crise sanitaire majeure. La zone comporte un caisson de niveau de sécurité P3 (pour éviter une contamination de l’environnement par le virus de la fièvre aphteuse, très contagieux pour les animaux) et permet des manipulations selon les normes P2 (car le virus n’est pas zoonotique). Elle est équipée de hottes de travail à poste de sécurité microbiologique, de réfrigérateurs pour les échantillons (photo 7), avec des capteurs de contrôle intégrés et d’autres dédiés à l’ambiance générale de la pièce, ainsi que de matériel informatique et de paillasse (microscope, centrifugeuse, pipette, etc. - photo 8).
- Un caisson de niveau de sécurité P3, avec un équipement similaire à la zone “fièvre aphteuse”, mais des conditions de travail différentes : cette zone nécessite le port d’une combinaison intégrale et d’un respirateur, car les chercheurs y manipulent des virus dont le risque est de catégorie 3, comme les virus Schmallenberg ou Zika (photo 9).
- Une particularité : cette zone dispose d’un insectarium, qui permet de contrôler toutes les conditions de vie (température, luminosité, humidité, etc.) des insectes utiles aux recherches (tiques, phlébotomes, culicoïdes, par exemple - photo 10).
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire