CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : TANIT HALFON
Sophie Cercelet, de la commission apicole de la SNGTV, a invité les vétérinaires, lors des dernières journées nationales des GTV, à jouer un rôle de conseiller auprès des apiculteurs, afin de maîtriser le risque sanitaire propre aux produits de la ruche, passant notamment par des bonnes pratiques d’hygiène dans les mielleries.
DANGERS BIOLOGIQUES
Contamination lors de la récolte ou du stockage, les bactéries des abeilles étant très spécifiques d’espèces.
• Botulisme infantile
Contamination par les spores de Clostridium botulinum naturellement présents dans l’environnement. La butineuse peut les ramener à la ruche et leur stockage dans les alvéoles en cire entraîne des contaminations successives des récoltes. L’apiculteur contamine le miel lors de la récolte (hausses déposées sur le sol) ou à la miellerie (mauvaise hygiène des mains, chaussures non spécifiques aux locaux).
Prévention : éviter la consommation de miel par les nourrissons de moins de 12 mois (recommandations de l’Anses1) ; renouveler fréquemment les cires ; étiquetage informant du risque ; stérilisation.
• Levures osmophiles
Développement et risque pour la santé possibles si le taux d’humidité est supérieur à 17 %.
Prévention : ne pas commercialiser du miel avec un taux d’humidité supérieur à 20 %.
Contamination par des bactéries pathogènes lors du conditionnement.
Prévention : conserver la gelée royale à l’abri de la lumière, dans des pots en verre aseptiques, entre 1 et 5 °C (conservation facilitée par la lyophilisation).
DANGERS CHIMIQUES
Contamination par des résidus présents dans l’alimentation des abeilles ou après traitement des ruches. Danger évalué globalement faible pour la santé humaine.
• Toxines végétales (“miel fou”)
Production accidentelle à l’origine de symptômes neurologiques et cardiaques, sauf en Turquie où le miel monofloral de rhododendron est commercialisé pour ses vertus médicinales.
• Résidus environnementaux
- Faible contamination par les métaux lourds : plomb (moteurs de voiture, peinture) et cadmium (industrie sidérurgique, incinérateurs).
Prévention : éviter tout contact avec du matériel contenant des métaux lourds lors des étapes d’extraction ou de conservation (peinture au plomb, rouille).
- Faible contamination par les polychlorinated biphenyls (PCB présents dans l’huile de moteur, le liquide de refroidissement).
- Contamination par des isotopes radioactifs possible (exemple de l’accident de Tchernobyl).
- Contamination par les pesticides présente, mais contribuant de façon minime à la dose journalière acceptable.
Prévention : éviter l’application de pesticides lors des périodes de floraison et placer les ruchers à plus de 3 km des parcelles traitées.
- Contamination par les médicaments vétérinaires. Les résidus d’antibiotiques, retrouvés régulièrement dans les miels vendus en Europe (tétracyclines surtout et streptomycine), contribuent peu à la dose journalière ingérée, selon l’Afssa2. Les résidus d’acaricide, fortement retrouvés selon une étude (usage contre la varroose), ne dépassent pas les limites maximales de résidus.
Contamination par les pesticides et les métaux lourds (plomb et cadmium) possible.
Contamination en pesticides de produits en provenance d’Asie (Chine, Thaïlande) et en antibiotiques (chloramphénicol surtout) de produits de Chine et d’Italie, selon des études. Prudence conseillée du fait de la toxicité médullaire du chloramphénicol, normalement interdit en productions animales en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Contamination fréquente par des acaricides (usage contre la varroose), du fait du caractère lipophile de ces produits.
Contamination élevée par des pesticides (acaricides) et des métaux lourds (plomb) selon une étude.
Prévention : placer les ruches produisant de la propolis à plus de 3 km des zones à fort trafic automobile (plomb).
DANGER PHYSIQUE
Possible pour tous les produits de la ruche. Cailloux, bois, fragments de matériel, fragments de verre, morceaux d’animaux (abeilles, petits rongeurs), déjections de rongeurs, etc.
1 Agence nationale de sécurité sanitaire. - 2 Agence française de sécurité sanitaire des aliments.
BONNES PRATIQUES D’HYGIÈNE DANS LA MIELLERIE
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