Comment gérez-vous le stress au travail ? - La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017

Comment gérez-vous le stress au travail ?

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Auteur(s) : CLÉMENTINE KERVINIO 

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Les sources de stress, dans ma pratique mixte, sont nombreuses : situation économique tendue me conduisant à ne pas pouvoir toujours traiter les animaux idéalement, difficultés à recruter des aides longue durée, qui nous permettraient d’exercer de façon plus satisfaisante et de nous dégager du temps personnel, et fréquents impayés.
J’ai besoin d’échanger sur ces aspects avec d’autres personnes du milieu vétérinaire : mes associés, les auxiliaires spécialisés vétérinaires, les délégués, etc. Généralement, ils les voient sous un angle différent du mien, ce qui me permet de prendre du recul par rapport à une situation que je considère comme stressante. Cela m’aide à relativiser.
Ma compagne, également vétérinaire (en canine), me soutient souvent car elle est consciente des complications de mon travail. Elle m’aide à trouver des solutions pratiques et reste toujours à l’écoute si j’en ai besoin. Par ailleurs, je pense que se construire une vie équilibrée en dehors du boulot est fondamental. Faire du sport me permet d’évacuer les tensions, de me vider la tête et de me réunir avec des personnes qui ne sont pas du même milieu professionnel. Les entraînements sont toujours de très bons moments conviviaux où les sujets de conversation ne sont pas “vétérinaires”. Ça fait du bien de déconnecter !
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 Jérôme Kaiser

ORGANISATION ET ANTICIPATION

J’ai fondé mon cabinet vétérinaire seule, il y a 33 ans. Le stress quotidien se gère en amont en organisant sa journée, si possible la veille pour le lendemain.
Me prémunir face aux clients anxieux ou agressifs est indispensable : j’explique la situation de leur animal, reformule leurs propos et exige leur consentement éclairé pour les soins à fournir. Pour éviter leur mécontentement après une longue attente, j’espace les rendez-vous et rallonge les horaires d’ouverture. Cela évite de travailler “sous stress”.
Concernant les chirurgies, l’expérience m’a permis de connaître mes limites. Je réfère à un chirurgien itinérant celles qui dépassent mes compétences. Je ne fais que celles pour lesquelles j’ai pleinement confiance en moi. Les clients sont rassurés : ils savent que le meilleur leur est proposé. En cas de conflit avec le personnel ou les clients, j’anticipe les litiges, en ayant recours à un bon avocat. Il est important de se préparer à des moments désagréables, qui demandent du travail et beaucoup d’énergie pour prouver sa bonne foi. S’entourer d’assistantes compétentes et agréables est primordial. Un cabinet confortable, une bonne ambiance, du respect et de la confiance allègent le stress. Enfin, je fais du sport et aime partager mes soucis avec des amies non vétérinaires. Je réalise ainsi que d’autres professions sont plus exposées au stress que la nôtre.
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 Caroline Filloux

CONCENTRATION ET PRÉPARATION

Mon stress, en tant que chirurgien, résulte des interventions en elles-mêmes et de la satisfaction des clients, d’autant plus exigeants que les soins sont coûteux.
Il est indispensable de bien préparer une chirurgie : si besoin, je revois la technique, me concentre sur l’intervention et la planifie mentalement. Je connais les complications peropératoires et m’y prépare : en cas de problème, je sais comment le régler ; le matériel est toujours prêt, ce qui permet de gagner du temps. L’expérience est une alliée contre le stress, car elle donne la capacité de relativiser et d’avoir confiance en ses gestes. Il est indispensable d’obtenir le consentement éclairé des propriétaires. Lors de chirurgie à risque, ils doivent en être pleinement conscients, la décision d’opérer leur revenant en définitive.
Pour être serein au quotidien, il est nécessaire de pouvoir couper avec le travail : pendant les vacances, j’essaie de ne plus y penser et de me consacrer aux bons moments en famille. Je reviens l’esprit reposé et cela me permet de réaffronter les éventuels problèmes avec plus de facilité. Durant une journée de travail, les moments de creux sont mis à profit pour faire retomber la pression en plaisantant avec les membres de l’équipe. Si possible, un peu de légèreté lors des consultations permet de détendre l’atmosphère et d’établir une relation humaine avec les propriétaires.
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 Alexandre Caron
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