Comment déterminer le seuil de rentabilité de votre activité

Le seuil de rentabilité correspond au chiffre d’affaires critique que l’entreprise doit réaliser pour atteindre l’équilibre, c’est-à-dire n’avoir ni bénéfice ni perte. Ce chiffre représente le volume d’activité nécessaire pour couvrir, grâce à la marge commerciale, les charges fixes et variables de l’entreprise. Le “point mort” permet donc de savoir à quel moment l’entreprise commence à être rentable et à gagner de l’argent.

Il est par conséquent utile au chef d’entreprise de connaître ce montant (ou bien le temps qui correspond au nombre de jours à travailler pour l’atteindre : on parle alors de point mort), puisque cela renseigne sur le niveau de chiffre d’affaires à réaliser pour ne pas générer des pertes et commencer à gagner de l’argent. Ce peut-être lors de la création de l’entreprise ou de tout autre projet de développement ultérieur qui nécessite d’évaluer le chiffre d’affaires à dépasser pour devenir profitable.

Les retraitements préalables au calcul

La détermination du seuil de rentabilité nécessite de distinguer, parmi les charges courantes du compte de résultat, celles qui varient en fonction de l’activité (charges variables) de celles qui sont relativement constantes (charges fixes).

Par exemple, les charges variables sont les achats et la variation de stocks, les consommations liées à l’activité, etc. Et les charges fixes sont le crédit-bail, les loyers, les salaires, les assurances, l’électricité, les taxes, les frais de communication (téléphones fixes et mobiles), etc.

Il est important de lister toutes les dépenses et de se poser la question : est-ce que la dépense est bien utile ? Ou répond-elle et participe-t-elle à l’objectif de réalisation du chiffre d’affaires ? On se rend compte parfois que certains besoins sont surdimensionnés. En les réadaptant, on fait baisser les charges et la rentabilité de l’entreprise augmente.

Le calcul du seuil de rentabilité

Le calcul du seuil de rentabilité répond à une formule simple. Deux méthodes s’affrontent sur ce crédo : la méthode comptable simple et celle basée sur la marge. La première s’appuie davantage sur le chiffre d’affaires, tandis que la deuxième met en avant la marge bénéficiaire. C’est cette dernière que nous retenons.

Par exemple, une entreprise vétérinaire réalise 300 000 € de chiffre d’affaires HT. Une analyse des charges a permis de déterminer que les charges variables opérationnelles sont de 84 000 € HT et que les charges fixes sont de 75 000 € HT.

Pour ce chiffre d’affaires, elle réalise donc un résultat d’exploitation de 141 000 € (tableau).

Concrètement, quand le chiffre d’affaires (CA) réalisé est de 100 €, on a une marge sur charges variables de 72 € (72 %).

Le seuil de rentabilité (bénéfice = 0) est atteint lorsque la marge réalisée sur les charges variables (MSCV) couvre exactement le montant des charges fixes (CF), soit le calcul suivant : seuil de rentabilité (SR) = CF/((CA-CV)/CA). Ce qui donne : SR = 75 000 €/0,72 = 104 166,7 €.

Il est important que ce seuil de rentabilité de 104 166,7 € soit largement dépassé de manière à ce que le vétérinaire puisse dégager des bénéfices suffisants de son exploitation pour rembourser le capital des emprunts contractés pour l’acquisition du fonds libéral ou de parts de société, payer ses impôts et assurer son train de vie.

Le rapport (CA - charges variables)/CA est appelé taux de marge sur coûts variables.
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