Élevage équin : les atouts de trois pays européens

Le 28 mars, l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) organisait une journée sur le thème : « Optimiser des pratiques pour améliorer sa compétitivité ». Nos voisins européens ont-ils des atouts en matière d’élevage de chevaux de sport ?, s’interrogeait alors Aline Decouty¹, qui a étudié la filière dans trois pays : Irlande, Pays-Bas, Allemagne. Pour chacun d’entre eux, trois à quatre exploitations, avec des systèmes équins représentatifs, ont été analysées.

- L’Irlande fait preuve d’une excellente gestion de l’herbe. De bonnes conditions y sont réunies et les activités d’élevage peuvent disposer de produits dont les charges de production sont maîtrisées : rotation de pâturage entre les chevaux et bovins ou ovins, pâturage 9 à 10 mois par an, enrubannage (avec quatre ou cinq coupes annuelles), pas ou peu d’entrants donc.

L’Irlande est tournée vers le marché des foals de sport, avec des charges minimisées et un circuit financier court (des recettes dès l’année N+1). Les éleveurs font aussi le choix de reproducteurs de bonne génétique. Ils ont les connaissances techniques nécessaires en reproduction, assolement et alimentation, et orientent la production vers la clientèle professionnelle européenne.

- Les Pays-Bas se caractérisent par un élevage hors-sol en raison du manque d’espace disponible et du peu de pâturages. L’élevage s’appuie alors sur la stabulation libre, des sorties sur des aires stabilisées ou sablées. La mécanisation des structures est notable. À l’inverse de l’Irlande, les systèmes sont dépendants des intrants. Par voie de conséquence, les structures ont une orientation commerciale dans la chaîne de production : elles élèvent, mais ne font pas naître. Elles sont orientées vers le segment lucratif des étalons de sport et l’achat de foals mâles européens pour les faire approuver. Le pays est tourné vers l’export et le commerce international.

- L’Allemagne bénéficie d’un historique agricole fort (haras fédéraux). Les éleveurs agriculteurs disposent de compétences techniques élevées et contribuent à la rationalisation des pratiques. L’élevage du cheval est un atelier agricole comme un autre, qui inclut les notions de gestion de pâtures, de fourrage, d’analyses systématiques, etc. Les stud-books sont importants. Un encadrement sur tous les champs de compétences nécessaires à l’éleveur est mis en place : communication, promotion, organisation des ventes, conseil en élevage, etc. L’Allemagne fonction par berceaux de race.
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¹ Conférence « Élevage de chevaux de sport : quels atouts chez nos voisins européens ? ».