Prévention des morsures : 10 situations à risque

L’agression, un comportement appris

L’agression est un comportement appris, un ensemble d’actes moteurs qui vont s’enchaîner dans la situation où le chien n’est pas d’accord. « C’est inclus dans son répertoire. Il s’agit d’un rapport gagnant-perdant. Cela génère un apprentissage. Il y a une ritualisation de l’agression. »

L’agressivité est une notion qui est liée à la propension, à l’individu. L’idée est de ne pas rentrer en conflit avec l’animal, car il reste un animal.

Les causes

Les causes dispositionnelles de l’agression sont liées à l’espèce, à la race, à la lignée, au développement social (son influence est considérable entre 4 et 8 semaines), au quotidien, à la familiarisation à l’humain, aux expériences, aux activités et aux conditions de vie.

L’agression va se déclencher, car une mèche aura été activée : défense d’une ressource alimentaire, d’un objet, d’un lieu, d’une personne, surprise, méfiance, inconfort, signaux menaçants de l’humain (sanctions, cris, gestes), non-respect des signaux canins, volonté d’avoir le dernier mot sur le chien, etc. Ce sont les causes situationnelles.

Les situations à risque

Isabelle Vieira a ainsi listé 10 situations à risque de morsure par un chien.

1Embêter un chien quand il mange, ou mâche un os ou un jouet. L’intolérance peut également remonter à des situations de compétition à l’élevage. La notion d’apprentissage est importante : si la fuite avec l’objet est inefficace, cela génère un grognement, si le grognement est inefficace, il peut y avoir morsure. La convoitise augmente aussi la frustration : l’agression redirigée est possible.

2Rentrer dans une cour ou un jardin où un chien est laissé seul sans surveillance. « Ce n’est pas parce que le chien n’est pas une espèce territoriale qu’il ne va pas avoir de comportement de protection du lieu », insiste notre consœur. Il peut protéger naturellement son domaine vital.

3Ennuyer un chien endormi ou simplement tranquillement couché. La surprise provoque la peur : c’est un danger qui s’abat sur le chien, il n’a pas le temps de réaliser qu’il connaît la personne. Sont aussi à prendre en considération l’envie d’être tranquille et l’irritation.

4Caresser un chien en laisse sans y être autorisé par le propriétaire et par le chien. Cela peut générer une peur sans espace de fuite, qui aboutit à une agression.

5Sanctionner un chien. La sanction est une agression en provenance du maître. Qu’elle soit physique ou verbale, elle est un signal négatif aversif. Le chien retient que, petit à petit, le maître devient un stimulus négatif à lui-même. L’animal perd confiance.

6Lutter avec un chien et vouloir gagner le conflit.

7Courir et crier face à un chien. La peur de l’homme va générer agression ou excitation. Les cris de l’humain font peur à l’animal, qui réagit. Les mouvements et les vocalisations en font une proie, ce qui peut déclencher une attaque de prédation.

8Ignorer les signaux d’alerte du chien. Ce dernier est souvent perçu comme imprévisible, alors qu’il émet des signaux de communication et alerte de son inconfort.

9Étreindre ou restreindre un chien. Créer la peur sans laisser d’espace de fuite, bloquer un chien sont des situations à risque de morsure.

10Les bagarres de chiens.Une bagarre de chiens se prévient ou s’ignore, mais il est dangereux de séparer les animaux ! Le chien peut en effet mordre la personne par agression redirigée ou même sans s’en rendre compte.

« L’éducation positive protège des agressions », conclut Isabelle Vieira, qui invite à développer les interactions positives durant la consultation en clinique (par exemple, en disposant de la nourriture lors de la vaccination d’un chiot).
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