Rentabilité d’une structure vétérinaire : comment gagner mieux - La Semaine Vétérinaire n° 1730 du 09/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1730 du 09/09/2017

FINANCES

ÉCO GESTION

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

Quels indicateurs prendre en compte pour avoir une vision globale de la rentabilité de son activité vétérinaire ? Le point avec Patrick Cavanna, expert-comptable.

Il existe une différence entre la rentabilité perçue par le vétérinaire et la rentabilité réelle de son activité, notamment par rapport à son temps de travail », a déclaré Patrick Cavanna, expert-comptable à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) et membre Resovet, lors des dernières journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV)1. Cette vision alternative de la rentabilité prend en compte l’équilibre financier global de l’activité et la position personnelle du praticien.

La rentabilité n’est pas le revenu

« Le bénéfice ne donne pas une vision complète de la rentabilité », précise Patrick Cavanna. Classiquement, la rentabilité est le rapport entre le revenu et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Sa première brique est la marge brute, c’est-à-dire le ratio entre le chiffre d’affaires et les achats. Ce ratio est brut ou net (remises intégrées ou non). Le rapport entre les remises et les achats bruts peut être suivi, mais avec discernement, car le comptable ne voit pas les remises commerciales (unités gratuites), ce qui peut fausser son calcul.

Concernant les indicateurs de marge brute, ils n’apportent pas de réponse directe sur la rentabilité, mais ils servent à se poser des questions. L’important est leur évolution dans le temps. Le chiffre d’affaires est déterminé en valeur absolue ou en part relative (rurale/canine, actes/ventes). Celui-ci ne doit pas être recherché dans la comptabilité (surtout pour les bénéfices non commerciaux), mais dans le logiciel de gestion de la clinique (ce qui a été facturé). La constitution d’un visuel (histogramme) permet de suivre son évolution dans le temps. De même, les informations exploitables sur les achats ne doivent pas être recherchées dans la comptabilité, mais sur le site de la centrale. L’analyse de la marge brute peut être réalisée au niveau global de la structure vétérinaire, ou décomposée selon la nature de l’activité (rurale, canine, etc.) ou le type de produit (actes, ventes). Pour une analyse plus fine, les achats et les remises sont décomposés par activité.

Afin de se projeter dans l’avenir, on effectue le suivi de ces données par mois, par année, etc. Des indicateurs financiers peuvent être introduits (nombre de nouveaux clients par rapport au nombre de clients, impayés, encours bancaire et de stock, etc.). Le choix des indicateurs doit permettre aux praticiens de se poser les bonnes questions sur l’atteinte de leurs objectifs.

L’importance de la qualité de vie

Les ressources mises en œuvre sont constituées des ressources humaines et des moyens corporels. Les moyens corporels (loyers, leasings, amortissement, etc.) doivent être interprétés avec prudence. Les comparatifs entre structures ne sont pas pertinents. Par ailleurs, un ratio “moyens corporels sur chiffre d’affaires” faible peut résulter aussi bien d’une gestion optimisée des moyens que de l’absence, préjudiciable sur le long terme, d’investissements.

Concernant le facteur humain, il convient d’estimer le revenu par associé et par jour travaillé (nombre d’associés et de jours travaillés pour chacun d’eux), puis de croiser les informations de chiffre d’affaires par rapport au nombre d’équivalents temps plein calculé. En effet, « la rentabilité est une notion relative, qui doit être ramenée à l’engagement personnel, et pas uniquement au revenu. Elle est perçue de façon subjective, la qualité de vie n’étant pas quantifiable », souligne Patrick Cavanna. En comparant le temps de travail à la marge brute, le vétérinaire décidera ainsi si sa charge est choisie ou subie, et l’adaptera en fonction de ses objectifs.

Enfin, la rentabilité peut être différée, comme lors de l’acquisition d’une clientèle par la création d’une société d’exercice libéral (SEL) ou de la construction d’un local. Les échéances d’emprunt et les loyers acquittés sont des dépenses qui diminuent temporairement le “net pour vivre” du vétérinaire, mais qui correspondent à la constitution d’un patrimoine. « La rentabilité perçue de façon subjective est ainsi intéressante, car elle montre qu’il est possible de se demander, certes comment gagner plus, mais peut être aussi comment gagner mieux », conclut l’expert-comptable.

1 Du 17 au 19 mai 2017.

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