FINANCES
ÉCO GESTION
Auteur(s) : JACQUES NADEL
Un paiement immédiat contre ristourne est, si le compte bancaire est suffisamment provisionné, en principe plus intéressant qu’un paiement à terme. Décryptage des bonnes options pour une entreprise.
Dans une formation en gestion financière, on apprendra que tout emploi correspond à une ressource. Le titulaire de la ressource peut percevoir des intérêts (la banque) ou non (le fournisseur dans le cadre du paiement de sa facture à terme, dans un délai de 60 jours après la date de la facture ou de 45 jours fin de mois). Mais en fait, il n’y a pas de ressource véritablement gratuite. En effet, on peut toujours payer un fournisseur au comptant, par anticipation moyennant un escompte.
Mais laquelle des deux possibilités – le paiement à terme ou le paiement au comptant – est la plus intéressante ? Prenons, par exemple, une facture payable à 60 jours : si l’entreprise peut la payer comptant moyennant 1,5 % d’escompte, elle obtient un taux d’intérêt annuel de 9,12 % (1,5 % x 365/60). Si la facture est à 45 jours, le taux d’intérêt ressort à 12,16 % (1,5 % x 365/45).
En réalité, le paiement comptant veut souvent dire, compte tenu des délais d’arrivée de la facture et d’envoi du règlement, un paiement sous 8 ou 15 jours. Le taux d’intérêt réel s’en trouve assez nettement augmenté.
Les ressources provenant de fournisseurs pour lesquels un escompte n’est pas possible pourraient toujours faire l’objet d’un placement si elles n’étaient pas engagées en emplois (stocks).
Sur un plan financier, on peut considérer que toute économie d’emploi permet de supprimer la ressource la plus onéreuse, que ce soit en dehors (agio) ou en dedans (escompte). C’est une question de choix. On peut d’ailleurs considérer qu’il vaut mieux conserver un découvert (autorisé par la banque) et payer comptant certains fournisseurs. C’est un calcul à faire quand le compte bancaire reste débiteur peu de temps.
Le revenu réel de l’escompte du fournisseur porte sur toute la durée escomptée alors que l’on ne paie le découvert que sur la somme atteinte jour par jour.
En fait, trois éléments sont à prendre en compte pour faire son calcul et savoir quelle option prendre :
- quelle est la ristourne pour paiement au comptant offerte par le fournisseur ?
- de combien de jours doit-on avancer le paiement en échange d’une ristourne ?
- le compte bancaire est-il positif ?
Dans l’hypothèse où le compte est assez provisionné, il est tentant de payer au comptant moyennant, par exemple, une ristourne de 2 %, plutôt que dans les 60 jours suivant la date de la facture. Un fournisseur a un intérêt certain à ce que sa facture soit payée avant l’échéance. L’avantage en payant au comptant est, dans notre exemple, de : 2 % x (365/60), soit un rendement de 12,16 %. Ces 12,16 % constituent un rendement bien évidemment plus élevé que l’intérêt que la banque octroie actuellement pour les liquidités laissées sur le compte. Dans ce cas, il convient d’opter plutôt pour le paiement au comptant.
Si le compte est en négatif, il est impératif de regarder quel est l’intérêt pris par la banque pour une facilité de caisse (crédit de caisse plutôt consenti pour une utilisation de courte durée) ou un découvert bancaire (utilisé plutôt pour une utilisation soutenue). Si, par exemple, le taux de découvert est de 9 %, et que le fournisseur laisse le choix suivant : payer à 60 jours ou payer au comptant avec une ristourne de 1 %, l’arbitrage risque d’être différent.
En payant au comptant, le rendement sera de : 1 % x 365/60 = 6,08 %.
Mais pour payer au comptant, il sera nécessaire d’entamer encore plus le crédit de caisse, lequel coûte 9 % d’intérêts, soit bien plus que les 6,08 % précités. Cela n’aurait donc aucun sens de choisir cette dernière solution. Le paiement à l’échéance, à 60 jours dans notre exemple, devra être préféré.Enfin, que l’on bénéficie ou non de la ristourne, il faut savoir que la TVA n’est due que sur le prix ristourne déduite.
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L’ESCOMPTE ET LA RISTOURNE
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