Comment gérez-vous votre stock de médicaments ? - La Semaine Vétérinaire n° 1733 du 30/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1733 du 30/09/2017

L'ENQUÊTE DU MOIS

Auteur(s) : PAR MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Quels produits ? Quelles quantités ? Quels conditionnements ? Une enquête a été menée auprès des praticiens français pour connaître leurs habitudes de gestion du stock de médicaments.

Les médicaments ne sont pas des produits comme les autres, il est nécessaire d’en prendre soin pour éviter qu’ils se détériorent. Il s’agit de l’un des rôles de la gestion du stock, qui fait partie de la réalité pratique du praticien. Une bonne gestion du stock est indispensable afin d’évaluer correctement les besoins d’une clinique et d’en assurer une rotation cohérente. Notre enquête auprès des vétérinaires visait à comprendre comment ils prennent en charge cette activité. Globalement, elle ne semble pas constituer une priorité pour les praticiens interrogés, lors de la création de leur structure, bien qu’une fois installés, ils y consacrent pas moins de 5 heures par semaine. Cette tâche est souvent confiée à l’auxiliaire spécialisé vétérinaire (dans plus de la moitié des cas). En effet, plus de 50 % des répondants ne s’y intéressent que quelques semaines après l’ouverture de leur clinique, quand près de 31 % s’y attellent immédiatement, à son lancement. Cela s’explique certainement par le fait que d’autres démarches, souvent de nature administrative, occupent l’esprit des praticiens avant leur installation. Toutefois, cette tendance ne devrait pas témoigner d’un manque d’intérêt des vétérinaires pour la création et la gestion de leur stock. En effet, notre sondage révèle qu’ils ne sont pas suffisamment accompagnés ou sensibilisés sur cette question. C’est donc en pratiquant ou par expérience (connaissance d’un produit, réputation du laboratoire, démarche marketing, etc.) qu’ils évaluent la quantité des produits qui leur sera nécessaire lors d’une première commande.

Quand elles s’installent, les nouvelles structures sont largement contactées par les laboratoires, qui proposent des offres de bienvenue (remises, augmentation gratuite des quantités). Ces derniers ne constituent pas des partenaires privilégiés par les vétérinaires, qui déclarent s’approvisionner généralement auprès des centrales (99 %). Les praticiens semblent en effet plus accoutumés aux centrales d’achat, qu’ils choisissent de contacter en premier (48 %), par habitude et par confiance d’abord (53 % commandent auprès d’une seule centrale), mais aussi en raison des services qu’elles proposent. En moyenne, les structures interrogées passent des commandes deux fois par semaine, majoritairement par Internet (98 %) et quasiment jamais par téléphone (1,8 %) quand, dans une enquêtesimilaire réalisée en 20051, ce pourcentage s’élevait respectivement à 46 % et 18 %. Lors de leurs commandes, le choix des spécialités est d’abord motivé par les besoins des animaux. Il semble évident pour les praticiens d’avoir à disposition toutes les classes thérapeutiques possibles. Parmi celles-ci, ce sont les antiparasitaires, les antibiotiques, les anti-inflammatoires,les anesthésiques ou encore les vaccins qui arrivent en première position des produits commandés. Il peut arriver qu’ils le soient auprès de plusieurs fournisseurs, à l’exception des antibiotiques pour lesquels 38 % des répondants choisissent de s’approvisionner auprès d’un seul partenaire.

La galénique du produit est également importante, surtout si elle en facilite l’usage. Autre constat, plus de la moitié des praticiens (57 %) préfèrent les comprimés en vrac aux boîtes. D’autre part, notre enquête révèle qu’il est nécessaire d’optimiser le stock sur le long terme. Si, au moment de la création de leurs structures, les vétérinaires font au mieux pour anticiper la demande en commandant d’emblée plusieurs spécialités, par la suite, l’approximation n’est plus seulement applicable. Le niveau du stock est donc évalué régulièrement, surtout au moyen d’un inventaire, en fonction des sorties ou à vue. Pour le cas particulier des stupéfiants, les vétérinaires ont majoritairement déclaré détenir un registre de comptabilité des stupéfiants, certainement en application de la réglementation sur la kétamine, qui oblige les praticiens à tracer les entrées et les sorties sur un registre spécial.

En revanche, le suivi automatisé de la gestion du stock à l’aide d’un logiciel dédié ne semble pas toujours privilégié (39 % des structures sondées). Mais ces professionnels sont également confrontés à la pénurie de certains médicaments tels que des vaccins, des antibiotiques ou encore des antiparasitaires. Pour y remédier, la plupart choisissent de “faire sans” ou de les remplacer par un autre médicament, cherchent un autre conditionnement ou attendent qu’ils soient de nouveau disponibles.

1 Le questionnaire de notre enquête a en partie été conçu sur la base des travaux menés par Christine Lesieur (A 04) pour sa thèse « Création et gestion de stock de médicaments en clinique canine : enquête auprès de vétérinaires citadins » (ENVA, 2005).

Un questionnaire d’une trentaine d’items a été adressé en juin 2017 à 4 513 praticiens en France, toutes activités confondues et dont l’e-mail est renseigné dans l’annuaire Roy. 115 réponses ont pu être exploitées. 69 % ont une activité canine exclusive et 26 % quasi exclusive. 99 % des structures interrogées ont été créées entre 1980 et 2016 et comptent au minimum un vétérinaire associé, un salarié vétérinaire et deux auxiliaires spécialisés vétérinaires. Le nombre de clients réguliers est approximativement compris entre 1 000 et 3 000. Cette enquête ne prétend pas être représentative de l’ensemble de la profession.
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