Festival du cirque à Tours : un collectif de vétérinaires réclame des spectacles sans animaux

Le 14 septembre, les défenseurs de la cause animale, qui se battent depuis plusieurs mois contre la présence d’animaux dans le premier Festival international du cirque en Val de Loire, ont reçu un soutien de taille dans leur combat. Un collectif d’une vingtaine de vétérinaires, mené par Sophie Wyseur¹ (N 91), a en effet adressé une missive à Philippe Briand, président de la communauté urbaine Tours Métropole, initiatrice de cet événement qui doit se dérouler du 29 septembre au 1^er octobre.

« Un exemple pour l’avenir »

Dans cette lettre, nos confrères, tout en se félicitant du fait qu’un festival de cirque puisse voir le jour, demandent qu’il n’y ait plus de numéros avec des animaux sauvages dans les prochaines éditions : « Aujourd’hui, nous souhaiterions vivement que Tours Métropole ne soit pas à contre-courant du grand mouvement de prise en compte du bien-être animal, soutenu aussi bien par les scientifiques que par la majorité des citoyens français. C’est pourquoi, mes confrères et moi-même vous demandons avec la plus grande conviction qu’il n’y ait plus, pour les prochaines éditions du festival – cela semblant être difficilement réalisable pour cette année ² – , de numéros avec des animaux sauvages. Pour que ce festival soit un exemple pour l’avenir, vive le cirque sans animaux ! » C’est en ces termes que le collectif, qui compte la majorité des praticiens de l’agglomération tourangelle, exprime sa position, à savoir que cirque et bien-être animal sont deux notions incompatibles pour les animaux sauvages, malgré toute l’attention et la bonne volonté de leurs soigneurs.

Une interdiction déjà appliquée dans 27 pays

La Fédération vétérinaire européenne (FVE) s’était prononcée en juin 2015³ en faveur de l’interdiction de l’utilisation d’animaux sauvages au sein des cirques européens. Dans son communiqué, la FVE recommandait à « toutes les autorités européennes et nationales compétentes d’interdire l’utilisation de mammifères sauvages dans les cirques itinérants en Europe, car il n’est nullement possible que leurs exigences physiologiques, mentales et sociales puissent être satisfaites. Des dispositions ponctuelles appropriées, des possibilités de relogement et dans certains cas l’euthanasie comme dernier recours, doivent être envisagées avec les propriétaires de cirque ».

Le collectif tourangeau pense aussi qu’il serait souhaitable que la France suive l’exemple des 27 pays⁴ qui ont déjà interdit l’exploitation animale à des fins de divertissement. Une quarantaine de municipalités de l’Hexagone ont d’ores et déjà pris des arrêtés interdisant la présence de cirque avec animaux.
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¹ Interview télévisée de Sophie Wyseur sur la chaîne régionale France 3 Centre-Val de Loire, émission du 20/9/2017, à partir de 12’28’’ : bit.ly/2kLVZme.

² Philippe Briand, malgré les nombreuses protestations, ne se résout pas à interdire les animaux dans les cirques. Il a signé avec le directeur artistique du festival une charte du bien-être animal qui exige le bon traitement de ces animaux (repos entre le numéro, équilibre alimentaire, soins quotidiens, hygiène, etc.). Un vétérinaire a été désigné par Tours Métropole pour faire respecter cette charte.

³ bit.ly/2xxwTMM.

⁴ bit.ly/2fkDyDJ.