L’audit d’élevage en apiculture, de l’examen de la colonie à celui de l’exploitation - La Semaine Vétérinaire n° 1733 du 30/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1733 du 30/09/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Une base de réflexion sur la mise en place d’une certification améliorée en apiculture a été proposée par notre confrère Gérald Therville-Tondreau, à l’occasion des dernières journées nationales des GTV. Un audit, associé à des visites de suivi, et respectueux des règles administratives, pourrait améliorer la visite de certification ponctuelle. En certifiant l’exploitation et ses bonnes pratiques, la qualité des colonies et des productions, par exemple en cas de vente d’essaims (idée de “vente locale certifiée”) ou dans une optique de pollinisation, serait mieux garantie.

Une certification actuelle aux garanties limitées

La réflexion a débuté à la suite d’une demande d’exportation de colonies, pour laquelle un certificat sanitaire vétérinaire est obligatoire (directive 92/65/CEE). Les abeilles et les bourdons échangés entre États membres de l’Union européenne doivent satisfaire à deux exigences principales, relatives à la loque américaine et aux parasitesAethina tumida et Tropilaelaps spp. : zone d’origine des essaims non soumise à un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) ou de déclaration d’infection (APDI) et absence d’A. tumida ou de Tropilaelaps spp. à la suite d’une inspection visuelle. La visite débouche sur le certificat vétérinaire exigé par la réglementation. Malgré ces exigences, la certification, telle qu’elle est actuellement conçue, présente des limites. D’abord, seuls trois agents pathogènes sont pris en compte pour certifier le bon état sanitaire des animaux, dont deux non encore identifiés en France. De plus, un simple examen visuel, sans réelle connaissance de l’exploitation et sans examens complémentaires, suffit pour valider les obligations légales. Enfin, la certification n’est valable que 24 heures. Notons que la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) propose, sur son site, un modèle de certificat sanitaire qui prend en compte des critères supplémentaires (absence d’abeilles traînantes, de diarrhées, etc.), bien qu’ils ne soient pas obligatoires, d’après la réglementation.

Une certification respectueuse des connaissances

Un audit d’exploitation, suivi de la mise en place de protocoles de soins, pourrait aboutir à une certification plus fiable, avec de meilleures garanties pour l’acheteur, le vendeur et le certificateur. En ce sens, l’audit devra s’attacher, au travers d’un échange constructif entre le vétérinaire et l’apiculteur, à identifier les bonnes et les mauvaises pratiques apicoles, et à apporter les mesures correctives nécessaires. Plusieurs points de contrôle sont proposés. Certains sont liés à la gestion interne de l’exploitation, d’autres aux bonnes pratiques apicoles, aux connaissances épidémiologiques actuelles et à la réglementation. Tout d’abord, examiner les méthodes de travail devrait passer par l’inspection du registre d’élevage (notification de tous les événements de santé), de l’identification des colonies (traçabilité) et du parcours technique de production des essaims (méthodes de sélection des souches, choix des emplacements selon la saison, critères de qualité des couvains, etc.). La surveillance sanitaire de l’élevage devrait inclure non seulement les pathogènes réglementés pour l’exportation, mais aussi Varroa et sa bonne gestion. Pour ce point, la mise en place du suivi de l’infestation est à la fois productive pour l’apiculteur et rassurante pour l’acheteur, en informant ce dernier du risque qu’il doit s’attendre à maîtriser. L’audit devrait aussi tenir compte de la bonne formation de l’équipe de l’exploitation à la gestion de tous les cas (du simple nourrissement à l’euthanasie), avec un objectif d’uniformité des pratiques. Une attention particulière devrait être portée aux cires.

Cela va du renouvellement interne à l’exploitation à l’examen du cahier des charges chez le fournisseur, en ciblant surtout le risque de loque américaine et de résidus phytopharmaceutiques. Une réflexion devrait également s’engager sur les modalités de suivi de l’exploitation, une fois les protocoles sanitaires établis, afin d’en vérifier l’efficacité (vétérinaire traitant d’abord, puis organisme indépendant ?).

Gérald Therville-Tondreau Vétérinaire membre de la commission apicole de la SNGTV. Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées nationales des GTV à Reims (Marne), du 17 au 19 mai 2017.

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