BELGIQUE
ACTU
Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA
Début juillet, la faculté vétérinaire de l’université de Gand (Belgique) a eu l’immense privilège d’être reconnue comme la meilleure au monde en 2017 par le classement mondial de Shanghai, dans la catégorie des sciences vétérinaires. Victime de son succès aujourd’hui ?
L’organisme indépendant Shanghai Ranking Consultancy élabore son classement mondial1 selon des critères tels que le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline ou encore les articles publiés dans des revues scientifiques prestigieuses, comme Nature et Science, durant les cinq dernières années. L’une des publications d’un chercheur de la faculté vétérinaire flamande de Gand (Belgique) dans la revue internationale Science sur l’extinction des salamandres2 a suscité beaucoup d’intérêt dans le milieu scientifique et a contribué à l’attribution de la première place à cet établissement dans la catégorie des sciences vétérinaires3.
Le doyen de la faculté, le Pr Frank Gasthuys, était très ému et fier, début juillet, à l’annonce de cette distinction qui récompense le travail de longue haleine fourni par les enseignants et les doctorants, ainsi que la qualité de l’enseignement, de la recherche et des publications scientifiques. Mi-septembre, il a cependant fait part de ses inquiétudes au journal Het Nieuwsblad, face à l’afflux de jeunes étudiants qui ont, selon lui, été attirés par le récent classement de l’université. Il s’agit en quelque sorte d’un revers de la médaille, avec pour conséquence une augmentation des inscriptions (toujours en cours mi-septembre) de plus d’un tiers par rapport à l’année dernière, dont 25 % issus du pays voisin, les Pays-Bas. Si cela semble flatteur, le doyen craint que la faculté ne puisse gérer cette vague de nouveaux élèves sans que cela ait d’incidence sur la qualité de la formation. En cause notamment le manque de personnel dédié à l’enseignement en 1re année. Même si la faculté dispose désormais de moyens lui permettant d’engager un assistant à temps partiel un jour par semaine, cela reste tout de même insuffisant pour prendre en charge les quelque 350 nouveaux arrivants. Les leçons dispensées en petits groupes, idéales selon lui pour les étudiants, sont, de ce fait, très difficiles à réaliser.
Face à cette situation, le professeur préconise un examen d’entrée obligatoire pour que seuls les élèves réellement motivés débutent le cursus vétérinaire : « Un sondage a révélé que la plupart des étudiants choisissent cette voie parce qu’ils aiment voir des animaux. Avec une si faible motivation, vous ne pouvez pas entamer des études à l’étranger, car la plupart des pays ont un examen d’entrée, avec un nombre limité d’étudiants. Nous sommes l’un des rares pays à ne pas disposer d’une telle sélection. En conséquence, un quart de nos étudiants viennent des Pays-Bas. » Frank Gasthuys est aussi pessimiste pour l’avenir des futurs diplômés. « Il y en a trop, explique le professeur. Où ces personnes vont-elles trouver du travail ? Le secteur des petits animaux est saturé et celui de l’équine aussi. Actuellement il y a déjà beaucoup de chômage caché au sein des vétérinaires. »
En Wallonie, pour limiter le nombre de postulants et afin de pouvoir continuer à dispenser un enseignement de qualité dans les universités vétérinaires, un décret a été voté le 13 juillet 2016 au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il vise à restreindre le nombre d’étudiants en master en organisant, à l’instar des dispositions prises pour la médecine et les sciences dentaires, un concours en fin de 1re année. À cette épreuve s’est rajouté cette année un examen obligatoire, le test d’orientation du secteur de la santé (Toss)4. Il faut le présenter pour pouvoir s’inscrire en médecine vétérinaire. Si l’étudiant échoue, il peut tout de même entrer en 1re année du cursus vétérinaire. Son but est d’obliger les étudiants à prendre conscience de leur niveau au regard des prérequis nécessaires à cette formation et de les inviter à réfléchir au choix d’études qu’ils s’apprêtent à faire. Le test a lieu en juillet et septembre, simultanément dans les quatre écoles vétérinaires wallonnes.
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3 Voir le classement sur www.bit.ly/2tLV8VB et notre article sur les écoles françaises dans La Semaine Vétérinaire n° 1727 du 7/7/2017, page 14.
4 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 22/9/2017, page 21.
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