Le glucose injectable désormais soumis à prescription

La rentrée s’annonce chargée pour les praticiens sur le plan réglementaire. Après le passage de la kétamine sur la liste des stupéfiants en avril dernier, c’est au tour des solutés de glucose et du glycopyrronium, largement utilisés en médecine vétérinaire, de faire l’objet d’un nouveau classement sur la liste I des substances vénéneuses (arrêté du 30 août 2017, publié au Journal officiel du 7 septembre 2017¹). En février dernier, l’Anses-ANMV² avait été consultée à ce sujet par l’ANSM³ et rendait, un mois plus tard, un avis⁴ favorable au classement de ces deux substances. Ainsi, le glucose administré par voie injectable est désormais soumis à prescription vétérinaire obligatoire. Mais concrètement, qu’est-ce que cela change pour le praticien ?

Pas d’ordonnance, pas de glucose

Jusqu’ici, les médicaments injectables contenant du glucose étaient accessibles sans ordonnance. Les praticiens y ont recours dans leur pratique quotidienne puisque cette substance est principalement utilisée pour l’hypovolémie sévère ou pour corriger des troubles électrolytiques. Avec le classement du glucose sur la liste I des substances vénéneuses, le praticien doit désormais rédiger une ordonnance après avoir établi un diagnostic. Il est tenu de remettre ce document au propriétaire de l’animal sur lequel le produit a été administré, en indiquant les médicaments soumis à prescription qu’il a utilisés. L’ordonnance comporte notamment les nom, prénom et adresse du vétérinaire, son numéro national d’inscription au tableau de l’Ordre et sa signature, les nom, prénom ou la raison sociale et l’adresse du détenteur des animaux, la date de la prescription, l’identification des animaux, la voie d’administration, etc. Cette obligation vaut pour la délivrance au détail, à titre gratuit ou onéreux, et concerne aussi bien les animaux de compagnie que ceux dont la chair est destinée à la consommation humaine, même si le temps d’attente est égal à zéro.

Même pour les animaux de rente

Les éleveurs d’animaux de rente sont aussi amenés à utiliser ces produits puisque leur administration rentre dans le cadre des actes de médecine vétérinaire autorisés sur les animaux dont ils ont la charge. L’Anses-ANMV indique en effet que « l’administration de solutés glucosés pourrait être réalisée par les détenteurs professionnels d’animaux de rente sur prescription d’un vétérinaire dans le cadre du suivi sanitaire permanent des animaux ». Dans son avis, l’agence rappelle par ailleurs que d’autres spécialités vétérinaires administrées par voie orale sont également disponibles pour la réhydratation des animaux.

Le glycopyrronium sur la liste I

Autre substance utilisée par les vétérinaires pour la tranquillisation et l’anesthésie, le glycopyrronium passe de la liste I à la liste II des substances vénéneuses. Il est autorisé sous forme de bromure (ou glycopyrrolate) dans le traitement des chiens et des chats. En médecine vétérinaire, cela ne concerne que Robinul-V^® commercialisé par Vétoquinol. Désormais, le renouvellement de l’ordonnance de ce médicament est interdit sauf mention contraire “À renouveler x fois” inscrite par le vétérinaire prescripteur.
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¹ bit.ly/2yB7QXk.

² Agence nationale de sécurité sanitaire-Agence nationale du médicament vétérinaire.

³ Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé.

⁴ bit.ly/2y3RsSo.