Identification d’un nouvel entérovirus pathogène chez les caprins

Des vétérinaires du nord-est de la Chine (de la province de Jilin) ont enquêté sur un épisode d’entérites survenu dans un élevage caprin en avril 2014. En début d’évolution, les chèvres présentaient de l’hyperthermie et de la toux, suivie quelques jours plus tard par un syndrome respiratoire (détresse et dyspnée) associé à de très sévères épisodes diarrhéiques. Une thérapie fondée sur l’usage d’antibiotiques s’est soldée par un échec. Le taux de morbidité était de 84 %, celui de mortalité de 54 %.

Des prélèvements de matières fécales et d’organe (la rate) réalisés sur des animaux malades ou des cadavres ont permis d’isoler un virus et même de l’observer en microscopie électronique.

Le séquençage du génome du virus a confirmé la présence d’un entérovirus,mais qui n’appartient à aucun des neuf groupes connus (espèces notées de A à J, le I n’existant pas). Ils l’ont nommé CEV-JL14. Il présente une homologie de séquences de 77,1 % avec un entérovirus ovin (TB4). Les virologistes qui ont fait cette découverte ont regroupé ces deux souches sous une nouvelle espèce baptisée L. L’infection par entérovirus chez les espèces animales demeure largement inexplorée, à l’exception des bovins et des porcins. Un isolement fréquent ou la détection d’une grande quantité de particules d’entérovirus provenant d’animaux atteints par des maladies respiratoires et digestives présentant une morbidité et une mortalité élevées devraient attirer l’attention sur ces infections émergentes. Dans cette étude chinoise, l’isolement des entérovirus et la détection d’antigènes chez les caprins malades suggèrent que ce virus est pathogène pour les caprins. Ce travail devrait être complété par des études dans d’autres pays pour en déterminer la répartition géographique et pour en comprendre les mécanismes d’infection des tractus respiratoire et digestif.
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