La grâce du cerf

En mars dernier, Nicolas Vanier a participé à sa dernière Iditarod¹. Après plus de 30 années passées dans les immensités du Grand Nord, il se consacre maintenant au cinéma, à la fiction en particulier. Dans les pas de Loup (2009) et de Belle et Sébastien (2013), il nous propose ici un nouveau récit d’apprentissage, entièrement tourné en Sologne où il a grandi et réside désormais. Nourri de ses souvenirs d’enfant campagnard et des lectures qui l’ont marqué (Maurice Genevoix, Alain Fournier, Henri Bosco, etc.), L’École buissonnière – déjà paru en roman² en mai – met en scène, dans les années 1930, un jeune orphelin parisien confié à un couple – une gouvernante et un garde-chasse – employés dans un grand manoir solognot. Explorant seul son parc giboyeux, Paul va se lier à un braconnier libertaire et matois qui l’initiera à tous les secrets de la forêt. Par la même occasion, l’enfant découvrira celui de ses origines et ce qui le lie à ce domaine.

À travers une réalisation classique (que le cadre historique d’avant-guerre encourage) et une photographie soignée célébrant la nature en majesté, Nicolas Vanier reste fidèle à son goût pour le grand spectacle édifiant. Soutenu par une interprétation de qualité – à l’exception du garde-chasse et du fils du comte, un peu binaires –, le romanesque du scénario défend le respect de la liberté de chacun. La Sologne, omniprésente, y est somptueusement filmée, en particulier dans les séquences animalières tournées par Laurent Charbonnier, le réalisateur des Animaux Amoureux.
•

¹ L’ultime course de chiens de traîneau de Nicolas Vanier fera l’objet d’un documentaire diffusé sur France 2 en décembre.

² L’École buissonnière de Nicolas Vanier, XO Éditions, 2017, 418 pages, 19,90 €.

L’École buissonnière de Nicolas Vanier, avec Jean Scandel, François Cluzet, Valérie Karsenti, Éric Elmosnino, François Berléand, 1 h 56, sortie le 11 octobre.