La médecine de pointe pour le vétérinaire rural

La 27^e journée technique du groupement technique vétérinaire (GTV) Rhône-Alpes était tournée vers les techniques d’avenir. Véronique Lambert, de VetAgro Sup, a présenté la méthode de diagnostic génétique PCR (polymerase chain reaction), qui est à la fois très sensible et très spécifique. Il convient toutefois de tenir compte de certaines limites : un résultat positif indique la présence du génome recherché dans l’échantillon, mais celle-ci doit être reliée aux signes cliniques. De plus, la détection par PCR n’indique pas si l’agent pathogène est vivant et capable de se multiplier. De même, un résultat négatif indique que l’agent pathogène n’est pas dans ce prélèvement uniquement. Ainsi, le vétérinaire doit utiliser la PCR en scientifique, pour confirmer une suspicion clinique, et interpréter les résultats en connaissance de cause. Norbert Giraud, président du GTV du Rhône, confirme que cette technique peut faire partie de la “boîte à outils” du praticien pour le diagnostic des mammites bovines, à condition de cibler les germes recherchés et de combiner la PCR avec une autre technique, comme la bactériologie. Cela permet ensuite d’administrer des traitements sélectifs, ou d’obtenir un vrai profil d’élevage concernant l’évolution des agents pathogènes et d’assurer un suivi pour une prévention adaptée.

Smart agriculture en reproduction

Sylvie Chastant-Maillard, professeur en reproduction à l’École nationale vétérinaire de Toulouse, a présenté les dernières techniques d’élevage de précision appliquées à la reproduction bovine. Les vaches sont équipées de capteurs (de pression, accéléromètres, etc.) qui recueillent automatiquement, sans intervention humaine, des informations qui sont transformées en une alerte transmise à l’éleveur. Ces techniques s’appliquent notamment à la détection des chaleurs, du moment du vêlage ou des affections génitales. Les vétérinaires doivent s’adapter à la nouveauté de cette approche, toutefois ces dispositifs ne supplantent pas l’expérience des professionnels. Ce sont des systèmes d’assistance à la décision qui ne remettent pas en question le diagnostic du praticien ni la relation entre l’éleveur et ses animaux.

En sujet d’actualité : les poux ! Jacques Devos, de la commission parasitologie de la Société nationale des GTV, rappelle que le praticien peut effectuer un diagnostic par l’observation à la loupe binoculaire des parasites recueillis avec un peigne à poux. Le traitement doit ensuite être appliqué sur tous les animaux d’un troupeau en même temps, et sur les veaux au fur et à mesure des naissances.

L’os, un tissu vivant

La chirurgie osseuse a occupé les praticiens une demi-journée, de façon théorique et pratique. Jean-Luc Chatré, praticien à Nevers (Nièvre), a ainsi explicité une nouvelle approche de l’ostéosynthèse chez le veau, dite biologique ou biomécanique, qui considère l’os comme un tissu vivant. Le rôle du chirurgien n’est plus de réunir en un bloc les abouts osseux et de les soutenir solidement, comme dans l’ostéosynthèse mécanique, mais de les orienter afin de respecter les longueurs et les axes et d’accélérer la formation du cal périosté. Le respect d’une bonne aseptie du champ opératoire et le choix de la technique la moins traumatisante pour l’animal permettent de convaincre l’éleveur de l’intérêt de cette chirurgie.
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