Aménagement de l’environnement physique et matériel des animaux en structure vétérinaire

L’enrichissement de l’environnement physique des animaux en structure vétérinaire a pour objectif de les occuper mentalement et de leur fournir le confort qui leur est nécessaire, dans une démarche de bien-être des animaux. Les références scientifiques sont peu nombreuses sur ce thème, mais les observations réalisées par Justine Guillaumont, dans le cadre de son master d’éthologie à la clinique vétérinaire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), permettent de proposer quelques idées pour réduire le stress des animaux.

Environnement olfactif, sonore et visuel

L’animal perçoit l’environnement de la structure vétérinaire dès l’accueil (aspects olfactifs, auditifs et visuels). Les odeurs des congénères peuvent être limitées par le lavage des mains et des lieux, mais celles des détergents peuvent également gêner l’animal. Le bruit doit également être réduit. Des comportements de peur, des sursauts ou des tremblements sont en effet observés lorsque l’animal entend des éclats de voix, des congénères gémir, quelque chose tomber au sol ou des portes se fermer fort, par exemple. Ces comportements s’expriment davantage chez les chiens âgés, les femelles, les chiens stérilisés ou ceux qui sont effrayés par les situations nouvelles¹. En revanche, diffuser de la musique dans un refuge réduirait les comportements de stress chez les chiens², de même que la diffusion d’histoires lues à haute voix³. Cela pourrait être appliqué en hospitalisation.

Aménager les salles (attente, consultation, etc.) avec des objets rassurants est important : gamelles d’eau, jouets, friandises, et éventuellement lieux de couchage (ils peuvent être apportés par le propriétaire). Laisser l’animal explorer la salle et interagir avec les animaux et le personnel de la clinique lui permet de se familiariser avec le lieu. Toutefois, si la présence de congénères est stressante, la salle d’attente peut être organisée en plusieurs espaces pour mettre de la distance entre les animaux ou avec des rayonnages pour placer les caisses de transport des chats en hauteur. En consultation, si un chat ne sort pas spontanément de son contenant, sa couverture peut être placée sur la table afin de lui apporter des odeurs familières et rassurantes durant l’examen.

En hospitalisation

L’hospitalisation nécessite de mettre en place un environnement adapté aux besoins de chaque individu et de distinguer des zones associées aux besoins vitaux : dormir, manger et éliminer.

Pour le repos, les chiens apprécient une couverture confortable. Les observations menées par Justine Guillaumont montrent que l’aménagement de la cage d’un chat avec un carton retourné diminue son stress : 10 chats sur 12 observés se sont blottis dans le carton dès les premières minutes de sa mise en place. De plus, les animaux malades ou âgés apprécient le confort d’un environnement chaud (couvertures ou bouillotes).

La nourriture doit être adaptée à l’animal et la plus appétente possible, avec de l’eau fraîche à disposition. Les propriétaires peuvent être invités à apporter l’alimentation ménagère à laquelle leur animal est habitué. Enfin, une litière est indispensable pour les chats (avec une alèse qui peut être changée facilement).

Des fabricants proposent des cages sectorisées en plusieurs zones adaptées aux chats4 afin d’améliorer leur bien-être, mais les retours sur ces dispositifs ne sont pas encore disponibles. Enfin, la stimulation physique et mentale des animaux hospitalisés à long terme est indispensable, selon le besoin d’activité de chacun : jouets, distributeurs de nourriture, griffoirs chez les chats, etc.
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¹ Storengen L. M., Lingaas F. Noise sensitivity in 17 dog breeds: prevalence, breed risk and correlation with fear in other situations. Appl. Anim. Behav. Sci. 2015;171:152-160.

² Kogan L. R., Schoenfeld-Tacher R., Simon A. A. Behavioral effects of auditory stimulation on kenneled dogs. J. Vet. Behav. Clin. Appl. Res. 2012;7(5):268-275.

³ Brayley C., Montrose V. T. The effects of audiobooks on the behaviour of dogs at a rehoming kennels. Appl. Anim. Behav. Sci. 2016;174:111-115.

⁴ shor-line.com.