Dermatologie comparée au programme du congrès du Genac

Pour son 8^e congrès annuel, le Genac¹ a accueilli les membres du Gedac² sur le thème « NAC, chien ou chat : bien dans sa peau », du 22 au 24 septembre, au Puy du Fou (Vendée). Vingt-six conférences étaient présentées sur des sujets aussi pointus que le microbiome du chien et du chat ou les défis thérapeutiques que constituent la chéilite du cobaye ou le prurit cervico-facial de la souris.

Les associations d’agents pathogènes sont fréquentes

Vincent Bruet, diplomate ECVD³, enseignant à Oniris (Nantes), a rappelé les modalités de prélèvements et d’examens microscopiques. Il a particulièrement insisté sur la démarche diagnostique, identique chez les carnivores comme chez les nouveaux animaux de compagnie (NAC) : les examens complémentaires doivent être effectués en fonction de la liste des hypothèses diagnostiques établies à l’issue de l’examen clinique. Il est essentiel de ne pas s’arrêter à sa première hypothèse si celle-ci est confirmée, mais bien de chercher à infirmer/confirmer toutes celles listées. Par exemple, un lapin sur lequel des lésions de teigne sont identifiées peut aussi être porteur de Cheyletiella parasitovorax. Un traitement des deux agents pathogènes est essentiel, d’autant plus que ces dermatoses sont zoonotiques.

La cytologie, déterminante également chez les NAC

La cytologie cutanée peut s’effectuer à partir de matériel prélevé par Scotch^®-test, de calque par impression, étalement ou écouvillonnage, ou encore de cytoponctions. Chez les NAC, comme l’a rappelé notre consœur Émilie Vidémont, diplomate ECVD et praticienne au centre hospitalier vétérinaire Saint-Martin (Haute-Savoie), les cytoponctions peuvent nécessiter parfois une tranquillisation, voire une anesthésie flash. Les éléments figurés mis en évidence sont semblables à ceux des carnivores, toutefois une attention particulière doit être portée aux spécificités des cellules inflammatoires, variables selon les espèces considérées. Ainsi, chez le lapin, les polynucléaires neutrophiles sont appelés des hétérophiles, du fait de la présence de granules cytoplasmiques. Leur nombre tend à être moins important, y compris lors d’infection bactérienne, que chez le chien et le chat. Ces particularités doivent être parfaitement connues afin d’interpréter de manière adéquate l’examen cytologique.

Les dysendocrinies, responsables d’alopécies non inflammatoires

Les alopécies non inflammatoires sont fréquentes chez le cobaye comme chez le furet. Elles sont principalement associées à des dysendocrinies : dysfonctionnement ovarien ou thyroïdien doivent être recherchés chez le cobaye. Atteinte surrénalienne et hyperœstrogénisme (œstrus prolongé, rémanence ovarienne, tumeur testiculaire) sont principalement évoqués chez le furet. Cependant, comme l’a expliqué Jean-François Quinton, diplomate ECZM et vétérinaire à la clinique Advetia (Paris), d’autres hypothèses doivent être évoquées. Bien que très rare, l’Alopecia areata et l’hypotrichose congénitale sont décrites chez le cochon d’Inde. Un effluvium consécutif à un stress est également possible. Enfin, le lymphome cutané débutant est caractérisé par une alopécie ventrale ou tronculaire d’aspect non inflammatoire. Une analyse histologique permet de confirmer le diagnostic. Chez le furet, diverses carences nutritionnelles (biotine, protéines, acides gras essentiels), provoquées par une alimentation inadaptée ou un fort parasitisme digestif, peuvent entraîner une alopécie diffuse non inflammatoire. L’effluvium télogène à la suite d’un stress, ainsi qu’un lymphome cutané débutant doivent également être pris en compte.
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¹ Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie.

² Groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie.