La consommation a chuté de 37 % en cinq ans - La Semaine Vétérinaire n° 1735 du 14/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1735 du 14/10/2017

ANTIBIOTIQUES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

La réduction de la consommation d’antibiotiques en médecine vétérinaire est telle que les objectifs fixés par le plan ÉcoAntibio 1 ont été dépassés.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire-Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) annonçait, en exclusivité le 21 septembre dernier, que la consommation d’antibiotiques en médecine vétérinaire, tous secteurs confondus, a diminué de 37 % en cinq ans, dépassant ainsi largement les objectifs de réduction de 25 % fixés par le plan ÉcoAntibio 1. Le recours aux antibiotiques critiques a, lui aussi, reculé, toutes espèces confondues, par rapport à 2013. « Ces bons résultats témoignent d’un engagement efficace de l’ensemble des parties prenantes dans la lutte contre l’antibiorésistance. Sur les cinq dernières années, des changements importants dans l’utilisation des antibiotiques sont observés, avec notamment une diminution de l’utilisation des antibiotiques par voie orale et une utilisation restreinte des antibiotiques d’importance critique en médecine humaine », souligne l’Anses-ANMV dans son dernier rapport annuel sur le suivi des ventes d’antibiotiques pour 20161.

Les antibiotiques critiques baissent

Les résultats publiés par l’Anses-ANMV le 5 octobre dernier permettent de tirer le bilan de la première phase du plan ÉcoAntibio, qui s’est déroulée entre 2012 et 2016. Pour les antibiotiques critiques, il s’agit d’un véritable succès, puisque l’exposition aux céphalosporines de 3e et 4e générations a baissé de 81,3 % en 2016 par rapport à 2013, toutes espèces confondues. Le niveau d’exposition animale aux antibiotiques, indicateur appelé Alea (pour Animal level of exposure to antimicrobials) a, pour cette famille d’antibiotiques, diminué pour les bovins (- 81,6 %), les porcs (- 85,1 %) et les carnivores domestiques (- 71,6 %). Les fluoroquinolones ne sont pas en reste. Pour cette classe d’antibiotiques dits critiques, une diminution de 74,9 % de l’exposition a été observée en 2016 par rapport à 2013. Dans le détail, son Alea a diminué chez les bovins (- 82,6 %), les porcs (- 72,7 %), les volailles (- 45,3 %) et les carnivores domestiques (- 57,4 %). Des résultats qui dépassent largement les objectifs de réduction de 25 % fixés par la loi d’avenir du 13 octobre 2014, et qui ont été salués par les ministères de l’Agriculture et de la Santé2.

La colistine aussi

L’exposition à la colistine diminue, quant à elle, de 40,3 % par rapport à l’exposition moyenne calculée pour les années 2014 et 2015, se rapprochant ainsi de l’objectif de 50 % de réduction en cinq ans contenu dans le plan ÉcoAntibio 23. Avec comme référence les années 2014 et 2015, cette baisse est plus marquée chez les porcs (- 51,6 %), suivis par les bovins (- 43,4 %) et les volailles (- 26,7 %). « Une diminution de l’exposition de 55,1 % a été observée par rapport à l’année 2011 (toutes espèces et voies d’administration confondues) », note l’Anses-ANMV. Cette forte diminution s’amorce alors que l’Agence européenne des médicaments (EMA) a classé la colistine sur la liste des antibiotiques critiques. Elle avait également recommandé que son usage passe, en trois à quatre ans, sous la barre de 5 mg/PCU4 pour les pays européens fortement ou modérément utilisateurs et sous la barre de 1 mg/PCU pour les pays européens les moins utilisateurs. La France se situe au milieu, avec une consommation de 2,82 mg/PCU en 2016, très en-deçà de la valeur de 2013, qui était de 5,96 mg/PCU5.

Une baisse quasi homogène

L’ANMV souligne qu’en 2016, l’Alea a baissé de 20,5 % par rapport à la moyenne des années 2014 et 2015. En comparaison, depuis le début du suivi en 1999, il a diminué de 31,4 % en France. Pour revenir à 2016, la majorité des filières ont atteint l’objectif de réduction de 25 % des antibiotiques demandé par le plan ÉcoAntibio 1. Sur les cinq dernières années, l’agence note que l’exposition globale a baissé de 36,6 %. Ainsi, par rapport à 2011, l’Alea chez les bovins a baissé de 24,3 %, chez les porcs de 41,5 %, chez les volailles de 42,8 % et chez les lapins de 37,6 %. Avec 19,4 % de baisse de l’exposition aux antibiotiques, seule la filière animaux de compagnie (chats et chiens) n’a pas atteint l’objectif fixé.

1 bit.ly/2kqSMc1.

2 bit.ly/2i1pksa.

3 bit.ly/2pEEWDS.

4 Population correction unit.

5 bit.ly/2grOpZM.

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