Quelles techniques pour réduire les poussières dans le foin ?

Les mesures hygiéniques sont fondamentales dans la gestion de l’asthme équin modéré (ou maladie inflammatoire des voies respiratoires profondes ou IAD) et de l’asthme équin sévère (maladie obstructive des voies respiratoires profondes ou pousse ou RAO). Mettre le cheval au pré, à l’herbe, sans foin, est la meilleure solution. Néanmoins, ce n’est pas toujours facile ni possible à faire.

Lorsqu’il s’agit de donner des conseils aux propriétaires, la question de la gestion du foin revient toujours. Faut-il le mouiller ? Le stériliser ? Et surtout comment procéder ?

Diverses études ont été menées pour évaluer l’effet de différents traitements sur les fourrages et notamment sur la quantité de poussières respirables, la contamination bactérienne, leur apport nutritionnel et leur appétence.

Du foin de prairie, de graminées, mais aussi de l’enrubanné ont été soumis à différents traitements. Ils ont ainsi été testés secs, mouillés, stérilisés avec une technique “maison” dans des sacs ou des poubelles, stérilisés avec de l’eau provenant d’une bouilloire, et enfin stérilisés à haute température (Haygain^®). Dans ce stérilisateur, la configuration brevetée des rampes de distribution injecte la vapeur dans le centre du foin, afin de distribuer la vapeur de manière homogène dans l’ensemble de l’appareil en atteignant des températures supérieures à 100 °C. Les pointes ont des trous pour forcer la vapeur à aller du centre vers l’extérieur du foin, en assurant une absorption totale de la vapeur. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessus.

Les poussières mesurables dans l’air sont significativement supérieures avec le foin sec par rapport au foin mouillé ou stérilisé.

Les concentrations de bactéries et de moisissures exprimées en CFU¹/g de foin étaient réduites de 99 % après stérilisation avec le Haygain^®.

À l’inverse, lors de l’utilisation d’un purificateur “maison”, le foin, loin d’éliminer les bactéries, semble jouer un rôle d’incubateur pour les bactéries pathogènes, les levures, les moisissures et les champignons. En effet, lors de ces études, des zones de foin froid ont été identifiées à l’intérieur de ces purificateurs, indiquant que la vapeur n’avait pas diffusé partout dans le foin.

De même, si mouiller le foin semble être une bonne chose pour la diminution de la quantité de poussières respirables, ce n’est pas le cas d’un point de vue bactériologique. Ainsi, il a été mis en évidence que l’optimum était de mouiller le foin pendant 10 min. Il a été prouvé que laisser le foin tremper plus longtemps augmentait le nombre de bactéries (après 1 h 30), augmentait le nombre de pathogènes potentiels (après 9 h) et augmentait le nombre d’endotoxines et donc accroissait le risque de fourbure (après 16 h).

Mouiller le foin réduit donc la qualité hygiénique, mais également nutritionnelle, puisque cela élimine de nombreux nutriments essentiels contenus dans le foin. De plus, il y a production d’un liquide post-trempage polluant, qu’il convient d’éliminer.

Aspect nutritionnel

Lors des différentes études menées, il a été mis en évidence qu’il n’y avait pas de diminution des nutriments entre le foin sec et le foin stérilisé. La seule modification concernait les glucides solubles dans l’eau, qui étaient diminués de 18 % dans le foin stérilisé.

De plus, le foin stérilisé semblait plus appétent que le foin sec et le foin mouillé, les chevaux mangeant 0,9 kg/h de ce foin contre 0,2 avec du foin sec et 0,05 avec du foin mouillé.

Écuries

La gestion des écuries, d’un point de vue litière (et fourrages), mais aussi de la position des boxes, joue un rôle important.

Ainsi, une étude effectuée dans des écuries de type barn et d’autres disposant de boxes individuels a mis en évidence des résultats différents.

La configuration foin sec et paille, voire enrubanné et paille, est la pire des associations pour le cheval, du point de vue des poussières respirables. De plus, dans un barn, la quantité de poussière est plus importante puisqu’elle passe d’un cheval à l’autre.

La situation la moins génératrice de poussières est l’association de copeaux dépoussiérés pour la litière et de foin stérilisé avec le Haygain^®.

Toutes les études mettent en évidence que le foin stérilisé à haute température présente moins de poussières respirables, est plus appétent et a des qualités hygiéniques plus importantes que le foin sec, le foin mouillé ou le foin stérilisé à l’aide de processus artisanaux.

Il est également possible de stériliser l’enrubanné, mais également la paille, lorsque le souhait du propriétaire est de laisser le cheval avec ce type de litière.
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¹ Unité formant colonie.