Rentrée 2017 : des projets stratégiques pour les quatre écoles - La Semaine Vétérinaire n° 1735 du 14/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1735 du 14/10/2017

ÉCOLES NATIONALES VÉTÉRINAIRES

ACTU

ÉVÉNEMENT

C’est la rentrée. Les quatre écoles nationales vétérinaires accueillant leurs nouvelles promotions portent leurs efforts sur de grands projets de rénovation, allant de la pédagogie à la réhabilitation des bâtiments, en passant par la (re)structuration de la recherche et l’innovation en matière d’enseignement. Une rentrée scolaire qui s’annonce dense et riche pour ces quatre établissements. Le point.

ENVA 

LES DÉFIS À RELEVER À MAISONS-ALFORT

Tout comme la promotion qui y fait sa première rentrée, l’école d’Alfort vit en ce moment une période clé pour son avenir. Son nouveau directeur, Christophe Degueurce, nous éclaire sur les défis à relever pour cette année scolaire 2017-2018. Quelles sont les principales caractéristiques de la nouvelle promotion ?
Cette année, l’école d’Alfort accueille une nouvelle promotion de 140 étudiants, dont 79 % de filles, au profil très classique. Les 109 étudiants issus du concours A sont majoritairement citadins : 80 viennent d’Île-de-France, les autres de notre “zone de chalandise” habituelle, c’est-à-dire du Grand-Est, des Hauts-de-France, puis des régions Centre-Val de Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes. La provenance des 14 étudiants issus du concours C est plus diversifiée. En mai, nous avions organisé un forum de la formation vétérinaire, auquel ont assisté 700 jeunes issus de classes préparatoires. Malgré les rencontres et la présentation de perspectives de carrière variées, il semble que cela ait peu influencé leurs convictions personnelles. Comme chaque année, 43 des 109 étudiants du concours A souhaitent s’orienter vers la faune sauvage... Les autres se destinent à la canine et, dans une moindre mesure, à la rurale ou à l’équine. Nous conduisons actuellement une étude sur les vœux professionnels de nos 665 étudiants, pour mieux comprendre les déterminants sociologiques à l’œuvre, et élaborer une stratégie pour renforcer l’intérêt de nos étudiants pour les productions animales.

L’ENVA a obtenu son accréditation européenne en juin. Les changements de programme sont-ils terminés ?
Pour obtenir l’accréditation, une grande rénovation pédagogique a été conduite pendant quatre ans par mon prédécesseur, Marc Gogny. Les compétences acquises par les étudiants sont désormais au cœur de notre approche, avec notamment un regroupement des matières enseignées dans un esprit de forte interdisciplinarité. Le gros de ce chantier est aujourd’hui derrière nous, nous allons maintenant pouvoir le stabiliser !

En parlant de chantiers, quels sont les travaux à venir dans l’école ?
Deux chantiers vont débuter cet hiver : la réhabilitation du bâtiment Nocard pour accueillir la clinique des animaux de production, et la construction du bâtiment Chauveau, dédié à la recherche sur la pathologie comparée, en partenariat avec l’Inserm1 et l’Institut de recherche biomédicale Mondor, et répondant aux dernières normes de qualité. Leur livraison est prévue pour 2019.
Deux projets de rénovation vont également être lancés. L’ancien bâtiment Marcenac, renommé Bouley, permettra de regrouper tous les intervenants de médecine et chirurgie des animaux de compagnie. Par ailleurs, grâce au soutien du ministère de l’Agriculture et de mécènes, l’amphithéâtre du bâtiment Fragonard va être transformé en auditorium, en retrouvant son cachet de 1882, la bibliothèque va être rénovée et des salles de travaux dirigés vont être installées. Afin de libérer les espaces nécessaires, les livres aujourd’hui disséminés dans ce bâtiment vont être rassemblés dans des réserves.

D’autres projets sont-ils en cours ?
Nous devons déterminer cette année les conditions de la faisabilité du transfert de notre clinique équine vers le Cirale2, en Normandie. Cela nécessite une réflexion profonde, car les ressources impliquées, aussi bien financières qu’humaines, sont conséquentes. Nous préparons également la future construction du bâtiment Agora, qui sera équipé d’un amphithéâtre connecté, afin de pouvoir transmettre des conférences ou des cours se tenant dans d’autres écoles, et qui abritera aussi notre centre de simulation VetSims. Nous avons collecté 45 millions d’euros sur les 75 nécessaires à la restructuration de l’ENVA : la valorisation des terrains de l’école est une question majeure pour collecter les fonds nécessaires à la poursuite des travaux. La semaine dernière, l’Office national des forêts a annoncé son arrivée sur le campus, et de la place demeure pour accueillir éventuellement d’autres institutions. Par ailleurs, en lien avec nos partenaires scientifiques – Inra3, Inserm, Anses4, etc. – nous devons définir des objectifs pour notre prochaine évaluation Hcéres5, en parallèle de l’élaboration de notre nouveau projet d’établissement. L’année va être très dense !



1 Institut national de la santé et de la recherche médicale.
2 Centre d’imagerie et de recherche sur les affections locomotrices équines.
3 Institut national de la recherche agronomique.
4 Agence nationale de la sécurité sanitaire.
5 Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Propos recueillis par Hélène Rose

ONIRIS 

UNE PROMOTION AVEC DAVANTAGE D’HOMMES

L’école nantaise s’apprête à faire évoluer ses méthodes pédagogiques pour favoriser la transmission des savoirs, et l’émergence des savoir-être et des savoir-faire d’étudiants, parfois découragés. Plus de garçons et moins de redoublants : ce sont les deux faits marquants concernant les effectifs de la rentrée 2017 à Oniris, l’école vétérinaire nantaise. Fruit du concours, cette nouvelle promotion de 140 étudiants comprend 42 garçons et 98 filles. « Nous avons 30 % d’hommes contre 18 à 20 % il y a deux ans », se félicite Nathalie Bagarie, responsable du service des formations vétérinaires d’Oniris, qui compte 30 à 32 % de boursiers, signe de diversification, d’ouverture et de démocratisation de la profession. Mais surtout, Oniris a su juguler le nombre de redoublements. Ils ne seront que trois cette année à “repiquer” leur 1re année, contre une dizaine les années précédentes. « Nous sommes revenus à un taux normal », admet Dominique Buzoni-Gatel, directrice de l’établissement, satisfaite que la détection et la prise en charge des étudiants en difficulté aient porté leurs fruits. Dès le premier semestre, un système de tutorat, de rattrapage, de soutien et d’encadrement a été déployé pour venir en aide aux personnes très en retard. « Principalement parce qu’elles étaient mal organisées et n’avaient pas pris la mesure de la complexité et de la charge de travail imposées par le cursus vétérinaire », observe la directrice.


UNE NOUVELLE FAÇON D’APPRENDRE

Dans la perspective du futur référentiel du diplôme vétérinaire, Oniris amorce la révision de sa maquette pédagogique. « Il s’agit de savoir comment nous allons réajuster les méthodes d’enseignement, transformer les processus d’apprentissage et mieux calibrer les stages en renouant le dialogue avec les professionnels, de manière à valider l’acquisition de compétences lors de ces périodes en entreprise », résume Dominique Buzoni-Gatel. Un groupe de travail réunissant les différentes unités d’enseignement a été constitué. « Il y aura toujours les cours magistraux et les travaux dirigés, mais on fait entrer plus d’enseignement numérique et une pédagogie axée sur la résolution de cas particuliers impliquant des notions de diagnostic, d’anatomie, de chirurgie, de traitement de la douleur… C’est une nouvelle façon d’apprendre. » Plus attrayante. Pour que l’étudiant soit proactif, sache poser les bonnes questions face à un problème et que les trois années d’enseignement vétérinaire, jusqu’ici très académiques, soient plus vivantes. « Pour que l’étudiant ne se décourage pas avant d’avoir vu un animal… », espère la directrice.
Cette restructuration sollicitera dès cette année les enseignants-chercheurs, les services administratifs et techniques, la direction, les étudiants de 4e et 5e années afin de faire émerger les véritables besoins en compétences. Prévue sur cinq ans, la mise en application de cette réforme devrait démarrer à la rentrée 2018. D’ici là, Oniris voudrait achever la réadaptation de son CHUV1, structurer la recherche clinique interécoles de façon à définir les complémentarités possibles lors de la mise en place de cohortes d’animaux et poursuivre l’accent mis sur la promotion des filières rurales. Un objectif rappelé par le ministère, qui a, l’an dernier, contribué à financer cinq stages tutorés pour les étudiants de 5e année.



1 Centre hospitalier universitaire vétérinaire.
Frédéric Thual

VETAGRO SUP  

DES ENSEIGNEMENTS CHOISIS POUR CONSTRUIRE SON PROJET PROFESSIONNEL

De nouveaux enseignements personnalisés voient le jour au sein de l’école lyonnaise cette année, notamment en biosécurité, en gestion et en communication. Cette dernière rentrée devrait faire date au sein du campus lyonnais, qui vient d’adopter une nouvelle organisation pédagogique fondée sur les enseignements personnalisés. Pour l’heure, elle concerne les 140 étudiants de 1re année, dont 75 % de filles. Désormais, ils peuvent consacrer 10 % de leurs quatre premières années à des enseignements librement choisis. Cette organisation se met en place cette année avec les étudiants de 1re année, elle gagnera ceux de 2e année l’an prochain, pour se généraliser ainsi de A1 à A4. « Notre objectif est de leur permettre de construire leur projet professionnel dès leur entrée à l’école. Sous réserve de la validation de leur enseignant référent, les étudiants peuvent s’investir durant 10 % du temps dans des enseignements académiques ou en ligne. Ils peuvent aussi choisir de faire plus de stages ou avoir un engagement associatif, voire un projet de recherche », explique Luc Mounier, directeur des formations à VetAgro Sup.


UNE PÉDAGOGIE QUI ÉVOLUE

Les 90 % restants demeurent des enseignements communs à tous. En marge de cette personnalisation des cursus, de nouveaux enseignements font leur apparition cette année, à l’image d’une sensibilisation à l’hygiène et à la biosécurité dès la 1re année et du renforcement des cours de management, de RH, de gestion et de communication. Autant d’enseignements dispensés selon des séquences pédagogiques raccourcies.
« Les cours magistraux passent de 1 h à 45 min et les travaux dirigés de 2 h à 1 h 30 Nous estimons ainsi être plus en phase avec la capacité de concentration des étudiants », fait valoir le directeur des formations de VetAgro Sup, soulignant que, pour l’heure, la diminution de la durée des séquences pédagogiques est en place à titre expérimental. Dans le sillage des enseignements théoriques, l’offre de stage évolue aussi. « La durée des temps de stage chez les professionnels est allongée et nous laissons plus de liberté aux étudiants dans le choix de leur stage. Ainsi, seuls deux – un en abattoir et un en élevage ruminant – restent obligatoires. Les autres sont choisis par les jeunes en fonction de leur projet professionnel, c’est pourquoi ceux qui souhaitent s’investir dans la recherche peuvent désormais s’affranchir de stages en clinique », détaille Luc Mounier.



Françoise Sigot

ENVT  

RÉNOVATION ET STAGE OBLIGATOIRE

Des formations transversales à la vente de services et des stages obligatoires et évalués font leur entrée à l’école toulousaine. L’année promet d’être riche en nouveautés au sein du campus toulousain, où 137 élèves de 1re année, dont 73 % de filles, viennent de faire leur rentrée. En effet, dès janvier, les étudiants disposeront d’un nouvel espace de travail, avec l’extension de 450 m2 du Chuvac1. « Notre centre hospitalier sera largement rénové. Les étudiants auront ainsi des conditions de travail très proches de celles que l’on retrouve aujourd’hui dans les cliniques », fait valoir Isabelle Chmitelin, directrice de l’école de Toulouse. L’autre temps fort de cette année concerne la mise en place d’un stage obligatoire en pratique libérale généraliste à dominante animaux de compagnie pour tous les élèves de A5 inscrits en approfondissement “Clinique des animaux de compagnie”. « Ces stages existaient déjà, mais ils étaient facultatifs et n’étaient pas évalués. Là, ils se dérouleront sur quatre semaines dans un cadre parfaitement identifié, avec une évaluation à la clé. Nous répondons ainsi à une demande forte de la profession », se félicite la directrice de l’ENVT. Cette année, l’école a également décidé d’encourager les étudiants souhaitant se destiner à la recherche, en leur offrant la possibilité d’inclure une rotation en fin de 5e année. « Nous sommes partis du constat posé par nos étudiants qu’un des freins pour aller vers la recherche était d’avoir moins accès à la clinique que les autres. Ce faisant, ils craignaient de ne pas pouvoir faire marche arrière si la recherche ne les satisfaisait pas », explique Isabelle Chmitelin.


LA QUESTION DE L’ÉTHIQUE MOBILISE

Mises en place l’an dernier, les formations transversales à la vente de services à destination des A5 et des internes sont reconduites cette année, tout comme le séminaire mensuel des internes et des résidents, qui se sont révélés de précieux temps de présentation et d’échange des travaux cliniques des étudiants. Reste enfin une question qui devrait cette année largement mobiliser les équipes et les étudiants de l’école toulousaine : celle de l’éthique. Une chargée de mission est désormais à pied d’œuvre pour travailler sur ce sujet en lien avec les étudiants, en particulier ceux investis au sein du club ENVthique, qui se saisit de nombreuses problématiques sur ce thème.



1 Centre hospitalier universitaire vétérinaire des animaux de compagnie.
Françoise Sigot
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