Diagnostic et traitement de l’angiostrongylose - La Semaine Vétérinaire n° 1737 du 26/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1737 du 26/10/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : LAURENT MASSON  

L’angiostrongylose est une parasitose pulmonaire touchant uniquement le chien, sans caractère zoonotique. Le parasite adulte se loge dans le cœur droit et les artères pulmonaires, mesurant jusqu’à 2 cm de long pour les mâles. Après la ponte des femelles adultes, les larves L1 traversent la paroi bronchique. Une fois dans la lumière bronchique, elles sont expectorées puis réavalées. Un hôte intermédiaire gastéropode (limace ou escargot) est indispensable.

Symptômes

Le tableau clinique est variable selon la charge parasitaire. Des animaux avec une faible charge parasitaire peuvent présenter une toux chronique, d’éventuelles expectorations, sans dyspnée. À l’inverse, une hypertension artérielle pulmonaire ou une thrombose pulmonaire peuvent être observées lors d’infestation massive.

L’angiostrongylose est une maladie organique à multiples facettes cliniques :

- respiratoire. Toux profonde, poussive, longue, intolérance à l’effort, dyspnée, abattement ;

- coagulopathique, avec ou sans signe respiratoire. Expectoration de sang ou autres signes évocateurs de troubles de l’hémostase, mais sans modification des temps de coagulation. Par ailleurs, l’angiostrongylose peut provoquer un déficit acquis de l’activité du facteur de von Willebrand par un processus auto-immun. Ce déficit transitoire de défaut d’adhésion plaquettaire disparaît après le traitement de la parasitose ;

- ophtalmique (migration erratique intraoculaire adultes) ou cérébrale (méningite granulomateuse) ;

- plus rarement phosphocalcique. Une hypercalcémie totale apparaît alors, comme lors d’autres maladies granulomateuses.

Diagnostic

La radiographie thoracique montre une densification à tendance alvéolaire mal délimitée, préférentiellement caudodorsale (contours diaphragmatiques mal dessinés). Le diagnostic différentiel inclut une leptospirose, une pneumonie éosinophilique, une granulomatose lymphomatoïde, des tumeurs telles que le lymphome pulmonaire. Parfois, l’aspect radiographique est nodulaire, même si les contours sont souvent plus flous que lors de processus tumoral.

L’examen sanguin révèle fréquemment une thrombopénie modérée (insuffisante pour provoquer des hémorragies), une éosinophilie (21 %), une hyperglobulinémie et une hypofructosaminémie.

L’examen bronchoscopique peut montrer des hémorragies multifocales. Des éléments parasitaires (larves L1) sont visualisés au microscope à partir d’une goutte du lavage bronchoalvéolaire.

Plusieurs méthodes diagnostiques de laboratoire sont disponibles. La polymerase chain reaction (PCR) sur le liquide de lavage bronchoalvéolaire est la méthode la plus sensible, mais elle ne permet pas de rechercher concomitamment d’autres parasites respiratoires et nécessite d’avoir un animal stable et un bon monitoring pour la réalisation du prélèvement. La technique la plus courante est la recherche de larves par flottaison dans les selles à partir de trois prélèvements successifs en 1 ou 2 jours et envoi rapide au laboratoire. Le test sanguin Angio Detect® (Idexx) est pratique et rapide, mais ne permet pas d’exclure cette hypothèse en cas de résultat négatif.

Traitement

Le traitement curatif fait appel au fenbendazole (50 mg/kg/j pendant 15 à 20 jours), à la milbémycine oxime (une fois par semaine pendant 4 semaines), ou encore à l’association imidaclopride-moxidectine (en deux administrations à 1 mois d’intervalle). Dans les cas graves, une corticothérapie est associée afin de diminuer la réaction immunitaire. La guérison peut être objectivée par un contrôle coproscopique en fin de traitement ou radiographique, puisque la plupart des lésions pulmonaires disparaissent après traitement. L’association afoxolaner-milbémycine oxime ou imidaclopride-moxidectine est un traitement préventif efficace (administration mensuelle), recommandé dans les zones à risque et en période de présence des limaces (juillet à novembre).

Juan Hernandez Spécialiste en médecine interne, chef du service médecine interne à Oniris. Article rédigé d’après un webinaire organisé par Boehringer Ingelheim, en septembre 2017.

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