Entre des objectifs louables et des ateliers peu ambitieux

Les objectifs des états généraux de l’alimentation (EGA) lancés cet été par le gouvernement sont au nombre de quatre : relancer la création de valeur (des biens alimentaires) et la répartir équitablement, permettre aux agriculteurs de vivre dignement par le paiement de prix justes, répondre aux attentes des consommateurs et disposer d’une alimentation saine, durable et sûre. Les 14 ateliers nationaux programmés jusqu’à fin octobre devraient bientôt s’achever. La consultation en ligne est ouverte au public jusqu’au 10 novembre. Début octobre, 11 000 contributions (avec 90 000 visites sur le site internet) ont été recensées.

Des inquiétudes sur les résultats

Mais le travail est apparemment loin d’être fini, les apports des ateliers et des consultations devraient être encore enrichis, selon Emmanuel Macron, qui devrait restituer les résultats de ces EGA d’ici la fin de l’année. Les efforts seraient mis sur les performances économique, sociale et sanitaire. Toutefois, les solutions pour se sortir de la crise agricole et pour répondre aux attentes des consommateurs vont-elles être satisfaisantes ? Des questions très sensibles se posent : comment rémunérer l’agriculteur équitablement et, par corrélation, quel est le juste prix des produits alimentaires ? Comment améliorer les relations commerciales et contractuelles entre les acteurs de la chaîne alimentaire ?

Le gouvernement veut, à l’aide des ateliers prévus, redynamiser le dialogue entre les maillons des filières, renforcer le rôle des interprofessions, rééquilibrer la contractualisation et donner plus de poids aux producteurs, avec une capacité à se réorganiser et à se regrouper. Pas si simple, donc. En témoignent certains participants aux ateliers, comme les organisations de solidarité internationale Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), Secours catholique-Caritas France, Action contre la faim et Oxfam France, qui ont décidé, le 20 octobre, de quitter l’atelier 12 sur la lutte contre l’insécurité alimentaire à travers le monde. Le faible niveau d’ambition de cette démarche est pointé : « Il était difficilement acceptable qu’une seule journée soit consacrée à la lutte contre la faim dans le cadre des EGA. D’autant que les Nations unies viennent tout juste de rappeler que 815 millions de personnes sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, et que le monde a par ailleurs été touché cette année par quatre famines d’une ampleur sans précédent », ont déclaré les quatre organisations signataires.
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