La caudectomie précoce est conseillée, l’âge de la castration peut varier

La castration et la caudectomie perturbent peu les allaitements, toutefois la castration affecte davantage la croissance des animaux et les infections sont plus fréquentes lorsqu’elle est pratiquée tôt. Ces résultats proviennent d’une étude réalisée sur des bandes de 24 truies, avec comparaison de trois lots de porcelets : interventions effectuées à 2 jours d’âge, interventions à 6 jours d’âge, et témoins non opérés.

Des comportements modifiés lors d’intervention précoce

Les interventions consistent en une caudectomie chez les femelles et la castration chez les mâles. Les mâles reçoivent une injection intramusculaire d’un anti-inflammatoire non stéroïdien, 15 minutes avant la castration.

Le nombre de tétées et leur durée augmentent après les interventions pour les porcelets opérés à 2 jours. Ainsi, le second jour, les porcelets opérés restent près de 7 minutes à la mamelle (contre 5 minutes pour les témoins). Cette progression existe également pour les animaux opérés à 6 jours, mais de façon non significative. De plus, les truies interrompent significativement moins l’allaitement le second jour avec les porcelets qui viennent d’être opérés (interruption dans 30,5 % des cas pour les témoins et 6,7 % des cas pour les porcelets opérés à 2 jours). Cela pourrait s’expliquer par des tétées moins douloureuses pour la mère en raison de l’affaiblissement des petits. Le 6^e jour, ce taux d’interruption de l’allaitement est de 19,3 % chez les porcelets opérés le jour même. Il augmente significativement chez ceux qui ont été opérés à 2 jours pour atteindre 24,6 %, alors qu’il reste stable chez les témoins. Ce taux d’interruption continue d’augmenter significativement chez les opérés jusqu’au 11^e jour.

De plus, l’opération provoque une modification du comportement, plus marquée à 2 jours qu’à 6 jours, surtout dans l’heure suivant l’intervention. Les animaux opérés sont plus souvent assis, présentent des tremblements, sont plus souvent au contact de la truie ou à la mamelle, et leur queue est plus mobile, tremblante et orientée vers le bas. Ces comportements sont associés à une gêne ressentie au niveau de la zone opérée ou à de la douleur, et ils disparaissent 5 heures après l’opération. Ils ne diffèrent pas selon le sexe de l’animal, ce qui suggère que la castration et la coupe de queue affectent les porcelets de façon similaire.

Variations de poids et infections

La castration a pour conséquence une baisse du poids relatif des porcelets mâles, alors que la coupe de queue n’a pas d’effet significatif sur la croissance des animaux. Les femelles, souvent plus légères que les mâles, sont plus lourdes qu’eux le 14^e jour, ce qui laisse supposer que la castration affecte davantage les animaux que la coupe de queue. Les mâles rattrapent ensuite leur retard au sevrage.

De plus, le 2^e jour, les porcelets castrés le jour même tendent à être moins lourds que ceux qui sont opérés plus tard, mais ils sont plus lourds au sevrage. L’opération aurait ainsi un effet négatif chez les animaux castrés plus tardivement, au moment où les tétées sont plus courtes et le taux d’interruption par la mère plus important. La durée d’intervention plus longue, occasionnant des cris et du stress, contribuerait à cet effet négatif.

Le taux de pertes ne diffère ni entre les traitements ni entre les sexes. Les femelles caudectomisées n’ont pas développé d’infection, mais celles opérées à 2 jours présentent une meilleure cicatrisation trois jours après l’intervention que celles opérées à 6 jours (note 1 sur une échelle de 0 à 4 pour 20,3 contre 6,4 %). En revanche, les mâles castrés à 2 jours ont davantage d’infections que ceux opérés à 6 jours (17,7 contre 5,8 %, p < 0,001) et davantage de plaies suintantes (18,2 contre 7,3 %, p < 0,01). Cela s’expliquerait par une plus grande difficulté de la castration à 2 jours.

Ainsi, si la caudectomie précoce peut être conseillée, l’âge de la castration doit être déterminé en fonction de la technicité de l’opérateur.
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