Singulières… et plurielles - La Semaine Vétérinaire n° 1739 du 09/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1739 du 09/11/2017

Singulières… et plurielles

DOSSIER

Parmi bien d’autres, elles prennent leurs responsabilités au sein des institutions professionnelles vétérinaires. Elles sont pionnière, libérale, combative, pragmatique, stratège, mandatée, hyperactive, experte… et plus ou moins tout à la fois.


JACQUELINE BASTIEN, LA PIONNIÈRE

Jacqueline Bastien, la pionnière
Présidente de la commission médicament de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) et membre de la commission lait, Jacqueline Bastien a été la première présidente d’un syndicat départemental, celui du Puy-de-Dôme. Pendant neuf ans, elle a été membre du conseil d’administration et vice-présidente de la SNGTV. Elle y a développé, avec des confrères, des outils méthodologiques à l’usage des vétérinaires praticiens : certains pour effectuer des analyses de risques liés à la qualité microbiologique chez les producteurs, de saint-nectaire puis de salers ; un guide de bonnes pratiques du médicament vétérinaire ; un travail de recommandations pour la prescription des antibiotiques. À l’époque où l’on prenait le mari, mais pas la femme, elle s’est installée seule et a créé sa propre clientèle rurale :« J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire. “Yes we can” aussi ! Il nous faut simplement être convaincues et avancer. »

ISABELLE CHMITELIN, LA COMBATIVE

Isabelle Chmitelin, la combative
Directrice de l’École nationale vétérinaire de Toulouse depuis juin 2015, Isabelle Chmitelin a choisi la fonction publique d’abord pour être financièrement autonome rapidement, et pour avoir plusieurs vies professionnelles : « Je ne souhaitais pas rester enfermée toute ma vie au même endroit et voir les mêmes personnes. »Sans plan stratégique de carrière, son parcours professionnel se déroule dans les ministères pendant 30 ans, au hasard des rencontres, et la conduit souvent à sortir de sa zone de confort. Elle est ainsi la première femme chef vétérinaire officiel (CVO) en France et en Europe, première vétérinaire directrice régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf), première femme directrice d’un office agricole (l’Office de développement de l’économie agricole d’outre-mer, Odeadom) :« J’ai pris des coups, j’ai vécu des moments compliqués ; si je n’avais pas eu mes proches pour me soutenir, j’aurais échoué. Je conçois la vie comme reposant sur un trépied : la vie professionnelle, la vie familiale et les aspirations personnelles. Il faut veiller à garder, selon moi, un équilibre entre les trois. »

FRANÇOISE BUSSIÉRAS, LA LIBÉRALE

Françoise Bussiéras, la libérale
Présidente du syndicat départemental des vétérinaires d’exercice libéral (SDVEL) des Pyrénées-Atlantiques et membre du conseil d’administration du syndicat national (SNVEL), au sein duquel elle préside le conseil de direction de La Dépêche vétérinaire, Françoise Bussiéras est mue par l’envie de faire avancer sa profession : « Plutôt que de râler dans son coin et de critiquer sans agir, j’ai préféré aller où je pouvais contribuer à faire bouger les choses. Ces activités sont très chronophages, mais j’ai la chance d’avoir des associés. C’est une clientèle que j’ai créée, avec mon mari. Je voulais être libérale avant tout. C’est une idée reçue de penser qu’il vaut mieux être salariée pour avoir des enfants. Aujourd’hui, la protection maternité en libéral n’est pas un frein et la maternité n’est pas grand-chose dans une vie. C’est élever les enfants qui prend du temps. Pour les deux miens, j’ai eu la chance de partager cette tâche avec le papa. Les mentalités évoluent et c’est la condition indispensable pour que les femmes puissent concilier enfants et engagement professionnel. »

CATHERINE ROY, L’EXPERTE

Catherine Roy, l’experte
Après avoir longtemps travaillé dans des cliniques vétérinaires, Catherine Roy est devenue formatrice certifiée et experte en radioprotection auprès des vétérinaires. Parallèlement, depuis 2008, elle est membre permanent du groupe d’experts de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un rôle d’expertise réglementaire en radioprotection industrielle et environnementale qui déborde largement du cadre de la profession vétérinaire. Elle est par ailleurs nommée, depuis décembre 2016, au Conseil d’orientation des conditions de travail (Coct), rattaché au ministère du Travail. Elle y siège, en tant qu’experte pour l’Union nationale des professions libérales (Unapl), à la commission spécialisée n° 2 (risques physiques, biologiques et chimiques), « où nous avons examiné des textes sur l’amiante, les thanatopracteurs, les poussières de bois, etc. », ainsi qu’à la commission générale, « où plusieurs articles des ordonnances sur le Code du travail nous ont été présentés pour commentaires et positionnement. »

STÉPHANIE PHILIZOT, LA PRAGMATIQUE

Stéphanie Philizot, la pragmatique
Vice-présidente de la SNGTV, Stéphanie Philizot est membre des commissions vaches allaitantes et épidémiologie. Très tôt, les GTV l’attirent pour l’implication de la profession dans les dossiers techniques. Entrée dans celui de la Côte-d’Or par le dossier de la tuberculose bovine, elle entend témoigner de ce qu’elle vit sur le terrain, afin de peser au mieux sur les décisions lorsqu’elles ne lui paraissent pas compatibles avec la réalité du terrain. « On passe d’un protocole théorique applicable dans une école vétérinaire à un schéma qu’il va falloir transposer sur le terrain. Avec des distances, des voitures qui démarrent ou non, une météo, etc. On sort du “papier”. Avec les gens du ministère, on se complète. La vision stratégique et politique d’un côté, la réalité du terrain de l’autre. Nous nous enrichissons mutuellement. »

EMMANUELLE SOUBEYRAN, LA STRATÈGE

Emmanuelle Soubeyran, la stratège
La directrice de VetAgro Sup depuis juillet 2016, Emmanuelle Soubeyran, affiche son ambition de mobiliser toutes les énergies pour que son établissement soit connu et reconnu en formation, en recherche et innovation, aux niveaux national et international. Sa stratégie vise un double objectif d’ouverture interdisciplinaire et à l’international : « À travers des cours communs avec des étudiants venant d’autres horizons, sur des thèmes transversaux comme l’éthique ou le progrès, nous souhaitons donner à nos étudiants vétérinaires et ingénieurs une vision globale des enjeux, faire en sorte qu’ils deviennent des vétérinaires et des ingénieurs “augmentés”. Nous avons également un projet d’établissement qui positionne VetAgro Sup (vétérinaires, ingénieurs, inspecteurs de la santé publique vétérinaire) comme acteur de la santé globale (humaine, animale, écosystèmes, alimentation, aux niveaux national et mondial). Nous construisons pour cela des projets avec différents partenaires internationaux : Canada, Caroline du Nord et Boston au nord, Dakar au sud. »

CORINNE BISBARRE, L’ORDINALE

Corinne Bisbarre, l’ordinale
Conseillère ordinale depuis 2001 et membre du Conseil national de l’Ordre depuis 2013, où elle pilote la commission prévention-sécurité, Corinne Bisbarre est arrivée à l’Ordre de manière fortuite. À la suite d’un litige avec un client. Elle devient ainsi la première élue en Aquitaine. Depuis janvier 2017, pour la première fois elle cesse de travailler à temps complet dans sa structure. Deux jours par semaine, elle est désormais à Paris. « Professionnellement, cette implication ordinale m’apporte beaucoup. Elle permet de déborder du cadre de l’activité libérale, et donc d’éviter la routine tout en offrant, par l’étude et la connaissance des dossiers de tout type, une meilleure vision de l’avenir de la profession. Elle fournit par ailleurs de stimulantes occasions de rencontres. Même à l’Ordre, j’ai le sentiment d’exercer mon métier, d’une autre façon, certes. »

VÉRONIQUE LUDDENI, L’HYPERACTIVE

Véronique Luddeni, l’hyperactive
À peine élue à la vice-présidence du SNVEL, Véronique Luddeni crée le pôle biodiversité du syndicat, convaincue que le vétérinaire doit davantage s’impliquer dans l’écosystème de manière générale. Elle est la seule libérale, au ministère de l’Écologie, à être présente dans les commissions biodiversité et santé, ainsi que faune sauvage captive. « Pour accéder à des postes à responsabilité, il faut justifier d’une réelle technicité. Mais cela correspond aussi à une certaine typologie de caractère. J’ai toujours été déléguée de classe. Le “y a qu’à-faut qu’on” n’est pas mon truc ! »Sauf que le 8 août 2016, date même de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, à laquelle elle avait apporté son concours, elle fait un infarctus ! « Depuis, je hiérarchise davantage, mais pas question d’arrêter. J’ai besoin des deux activités, libérale et syndicale ; du contact avec les décideurs, les éleveurs, la nature, les gens. On ne peut pas être que des soignants. La réflexion sur l’environnement et sur l’évolution du métier est indispensable. »
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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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