Gestion des pieds - La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

Les seimes du trotteur

La seime du trotteur, dont il existe plusieurs types, est une fracture de la paroi. Peuvent ainsi être observées, entre autres, les seimes coniques, de stress et de négligence, développe Xavier Moreau. Les seimes montantes, qui sont liées à un manque d’entretien, sont assez simples à résoudre en enlevant les leviers, en prenant toutefois garde aux complications, telles que la fourmilière. Les seimes descendantes, en particulier celles qui surviennent vers les talons, sont plus difficiles à gérer, le maréchal-ferrant disposant de moins de matière pour agrafer et recoudre. La gestion des seimes descendantes fait appel au parage du pied pour gérer les pressions.

Les facteurs favorisants des seimes au trot sont les pistes dures, qui créent de la résonance au niveau de la paroi. Il semblerait que la génétique ait également une influence, des seimes se retrouvant sur des produits d’un même cheval.

Le parage est particulièrement important pour provoquer une modification du centre de pression du pied.

Les coups, les interférences, les formations, les défauts d’aplombs (qui créent des surcharges) et les conditions de vie sont autant de facteurs favorisant la survenue de seimes.

Il importe d’étudier le cheval dans son ensemble en statique (« Les droits jointés et les aplombs désaxés, candidats aux talons chevauchés, sont des facteurs favorisants », informe Xavier Moreau) et en dynamique. Il est également indispensable d’effectuer un examen complet du pied, incluant la couronne (qui donne nombre d’indications pour observer où le pied est surchargé), les lignes de contraintes, l’épaisseur de la paroi, de palper les cartilages ungulaires, d’observer la fourchette, d’évaluer la hauteur des talons (les descendre) et le bourrelet périoplique.

La gestion des seimes montantes nécessite un nettoyage appliqué du pied, le retrait des tissus nécrotiques, un bon parage et une réduction des bras de levier. Un relevé en pointe est effectué avec une ferrure à quatre points. « Il ne sert à rien de barrer une seime. Cela réduit juste la force de la paroi, en diminuant les parties solides où l’on peut s’appuyer pour réparer les fractures de la paroi. Il sera ensuite nécessaire d’appliquer des tissus synthétiques, qui seront toujours moins solides que la paroi originelle », prévient Xavier Moreau.

La gestion des seimes descendantes nécessite la réduction des surcharges à l’aide du parage. Une suppression d’appui est réalisée avec un fer adapté pour que la zone abîmée soit dans le vide.

Les effets de paroi

Les seimes quartes touchent tous les chevaux. Il s’agit principalement de problèmes de conformation anormale, avec des forces excessives qui s’appliquent sur une partie localisée de l’animal et de la paroi. La fracture survient si ces forces sont supérieures à la capacité de la paroi.

« Il y a autant de façons de réparer les seimes quartes que de seimes quartes ! », informe Stephen O’Grady. L’approche consiste surtout à s’occuper de la conformation du pied pour gérer les déformations autour de la seime. Son choix se porte d’abord sur la maréchalerie si le cheval ne peut pas retourner au travail tout de suite. Une croissance pendant 1 an de la corne sera nécessaire pour permettre au cheval de reprendre le travail.

Il est rare de voir une seime quarte sans avoir de talons chevauchés. Les talons chevauchés (un glome ou un talon déplacé vers le haut, tandis que l’autre est dans la direction opposée) sont très communs dans les déformations du pied, mais le mécanisme exact n’est pas connu. Il importe de modifier les forces du côté où la seime est observée. Au final, les talons chevauchés sont une déformation de la boîte cornée, qui s’adapte à la conformation du membre. Le poids n’est pas symétrique chez le cheval.

L’objectif de la gestion de la paroi implique le parage, qui va augmenter la zone de contact avec le sol, surtout du côté du déplacement observé. Il est nécessaire de parer pour améliorer la conformation du pied, et de parer et éventuellement de ferrer pour supprimer l’appui sur la partie concernée. Si le cheval souffre d’une seime quarte affectant toute la paroi, un fer à planche sera tout à fait adapté pour créer une plateforme à l’arrière du pied. Le maréchal pare en allant de la pince vers les talons. Il applique simplement deux clous en face médiale pour ne pas enfermer le problème et afin de laisser du mouvement, tandis qu’un biseau est effectué sur la rive interne.

Pour augmenter la surface d’appui, les matériaux polymères peuvent être utilisés. L’application d’un padd contribue également à répartir le poids sur tout le pied.

Xavier Moreau Maréchal-ferrant Article rédigé d’après des présentations faites lors de l’Équi-meeting maréchalerie au Pin-au-Haras (Orne), les 29 et 30 septembre 2017.

Stephen O’Grady Vétérinaire et maréchal-ferrant (Virginie, États-Unis) Article rédigé d’après des présentations faites lors de l’Équi-meeting maréchalerie au Pin-au-Haras (Orne), les 29 et 30 septembre 2017.