L’OMS veut réduire la prescription vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017

ANTIBIORÉSISTANCE

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

L’Organisation mondiale de la santé recommande de mettre fin à l’usage des antibiotiques en élevage.

Pour lutter contre l’antibiorésistance, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) veut moins de prescriptions d’antibiotiques en élevage1. Son objectif : réduire l’usage des antibiotiques chez les animaux de rente par l’application de lignes directrices. Les attentes sont claires : réduire l’utilisation globale des antibiotiques critiques (y compris la colistine), mettre un terme au recours aux antibiotiques en tant que promoteurs de croissance ou encore arrêter les traitements collectifs.

Des recommandations peu innovantes

Les recommandations de l’OMS ne sont pas innovantes puisque la majorité d’entre elles sont déjà mises en œuvre en France. Cela concerne notamment sa proposition visant à réduire l’usage des antibiotiques critiques chez les animaux de rente et l’interdiction de leur utilisation en tant que promoteurs de croissance et à titre préventif en l’absence de diagnostic. La position de l’organisation internationale semble toutefois peu claire en ce qui concerne la métaphylaxie. Elle admet en effet que « les animaux sains ne devront recevoir des antibiotiques que pour prévenir une maladie diagnostiquée chez d’autres animaux du même troupeau, du même élevage ou de la même population dans le cas des poissons ». Autre recommandation qui pourrait avoir son importance : l’OMS propose que les antibiotiques utilisés chez ces animaux soient sélectionnés parmi ceux recensés par l’OMS comme les « moins importants » pour la santé humaine et non parmi ceux classés comme « d’importance critique, les plus prioritaires ». Pour remplacer les antibiotiques, la prévention et la biosécurité restent des solutions à long terme. Les recommandations de l’OMS reposent sur les conclusions d’un article scientifique2 qui affirme que réduire l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux destinés à l’alimentation humaine entraînerait une réduction de la présence de bactéries résistantes chez ces animaux allant jusqu’à 39 %.

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