La vigilance doit s’accroître pour l’hépatite E - La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1740 du 16/11/2017

ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Une meilleure connaissance de l’épidémiologie de la maladie et un développement des méthodes de détection du virus sont des axes de travail recommandés par l’ Efsa .

Dans un rapport1 de juillet 2017, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a recommandé une vigilance accrue vis-à-vis de l’hépatite E, pathogène principalement transmis par l’alimentation dans les États membres, le porc domestique et le sanglier étant identifié comme les principaux vecteurs du virus. Une augmentation du nombre de cas (10 fois plus en 10 ans), essentiellement en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, y est signalé. Ce rapport, alarmiste, ne se base cependant que sur des études qui ont identifié des facteurs de risque, comme l’explique Carole Feurer, chargée de projets en microbiologie moléculaire à l’Ifip, Institut du porc : « Le rapport se base sur des enquêtes reliant un statut sérologique d’un individu à ses habitudes alimentaires. La consommation de certains produits a alors pu être identifiée comme facteur de risque. »

Le foie, source possible de contamination

En réponse au rapport, une étude2 de l’Ifip, publiée en début d’année dans l’International Journal of Food Microbiology, a confirmé que le foie était une source possible de contamination (2,8 % de foies positifs sur 1 134 testés en abattoir). Par contre, tous les échantillons des muscles examinés sont revenus négatifs. « Cette zoonose alimentaire n’est pas en émergence, la maladie était sous-diagnostiquée chez l’homme. De plus, le risque existe surtout pour le foie non cuit. Le muscle n’est pas une zone de réplication virale. Sa contamination, si elle existe, est forcément croisée. Par contre, face à un virus particulièrement virulent pour une certaine catégorie de la popu lation (immunodéprimés, femmes enceintes, etc.), et dont les connaissances en épidémiologie manquent, notamment les autres sources pos sibles, l’Ifip rejoint l’EFSA sur la nécessité d’intensifier la recherche. » Pour l’instant, aucun autocontrôle n’est réalisé en routine en filière viande, les méthodes de détection n’étant pas suffisamment standardisées.

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