FIÈVRE CATARRHALE OVINE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU
Le virus de la FCO de sérotype 4 circule en Corse, en Sardaigne et en Italie du Nord.
Un veau originaire de Haute-Savoie, destiné à être exporté vers l’Espagne, a été détecté positif pour la fièvre catarrhale ovine (FCO) lors de son passage en centre de rassemblement dans la Loire. Nepouvant être échangé, il a ensuite été dirigé vers un centre d’engraissement dans l’Allier, où il se trouvait quand les analyses ont révélé le sérotype 4, historiquement jamais mis en évidence en France continentale, au lieu du 8, qui y sévit depuis 2015.
Le foyer a été officiellement confirmé le 6 novembre par le laboratoire de santé animale de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Une réunion du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav) a eu lieu le 9 novembre dernier.
- Dans l’Allier, un périmètre de 2 km a été défini autour du centre d’engraissement dans lequel les déplacements de ruminants domestiques sensibles au virus sont interdits, à l’exception du transport direct vers l’abattoir assorti de mesures de désinsectisation. Des prélèvements ont été effectués dans l’élevage, dont les résultats définitifs sont attendus vers le 21 novembre.
- Un périmètre interdit de 20 km est également instauré autour de l’exploitation d’origine du veau, en Haute-Savoie. Une vaccination d’urgence est lancée dans cette zone, ainsi qu’une surveillance des élevages. Tous les animaux présents dans le cheptel d’origine du veau ont été contrôlés, mais les premiers résultats (sur environ la moitié du troupeau) n’ont montré qu’un seul individu positif : la mère du veau atteint.
- Cinq départements sont placés en zone de protection (jusqu’à 100 km autour du foyer) : la Haute-Savoie, la Savoie, le Doubs, l’Ain et le Jura. La vaccination y sera obligatoire pour tous les ruminants domestiques sensibles, les mouvements d’animaux restreints. 18 000 doses vaccinales ont d’ores et déjà été livrées en Haute-Savoie et seront utilisées en priorité dans le périmètre interdit, et le reste des vaccins nécessaires devrait être rapidement produit à partir de la banque d’antigènes constituée justement à cet effet en 2015. La vaccination sera entièrement financée par l’État (dose et acte vaccinal).
- Sept départements sont placés en zone de surveillance (jusqu’à 150 km autour du foyer) : la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire, les Hautes-Alpes, l’Isère, le Rhône, la Haute-Saône et le Territoire de Belfort. Les bovins n’ont pas le droit de sortir de la zone de surveillance pour aller en zone indemne, semences et embryons inclus, les déplacements sont autorisés vers l’abattoir si le transport est direct, le camion désinsectisé et l’abattage effectué en moins de 24 heures, et les bâtiments protégés des vecteurs.
Les restrictions de mouvements s’appliquent dans l’ensemble de la zone réglementée, la seule possibilité d’en sortir étant, selon le cas, la vaccination et/ou des résultats négatifs en virologie ou sérologie, comme avec le sérotype 8.
Un dépistage sera mis en place dans les zones réglementées, afin de déterminer l’étendue de la diffusion de ce sérotype. Si les résultats sont favorables, le zonage pourrait alors être adapté. Le séquençage du virus devrait permettre d’identifier l’origine de la souche du BTV4 : ce sérotype circule en Corse, en Sardaigne, en Italie du Nord. C’est d’ailleurs sa présence dans les pays voisins et sa rapide diffusion en Europe qui avaient incité à constituer une banque d’antigènes en 2015, afin de répondre aux besoins en vaccin en cas de diffusion sur le territoire.
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