ENTREPRISE
ACTU
Auteur(s) : JEAN-PAUL DELHOM
Le 7 novembre, le centre de recherche et développement de Nestlé Purina, situé à Aubigny (Somme), près d’Amiens, a ouvert ses portes à quelques confrères.
Dans la fabrication d’un aliment, la sélection de fournisseurs et la maîtrise du risque alimentaire autour des ingrédients sont des étapes clés qu’a décrites Jérémy Dondeyn, coordinateur hygiène et sécurité alimentaire au centre de recherche et développement de Nestlé Purina d’Aubigny (Somme). Pour chaque ingrédient le risque pour la santé est étudié en fonction des connaissances scientifiques, des aspects réglementaires et de la perception des clients. Un classement de la matière première est ainsi obtenu en fonction du risque alimentaire. L’évaluation des fournisseurs se fait sur le site de production et les critères de contrôle sont spécifiques à l’ingrédient étudié. Après validation, un contrôle approfondi se fera lors de la première livraison.
Au cours de ces portes ouvertes du 7 novembre, la formulation du produit a été exposée par Gwendal Lorcy, chef de projet développement produit sec. Chaque nouvelle recette a son profil nutritionnel et des ingrédients particuliers seront choisis pour un but précis. Le procédé de fabrication des produits secs suit le schéma suivant : préparation des ingrédients, mélange, extrusion par passage dans des filières, séchage, enrobage, refroidissement, puis emballage. Chaque nouvel essai est étudié dans les usines du centre de recherche pour l’affinage des paramètres et la validation.
Philippe Jacquemin, responsable qualité, a expliqué le déroulement du contrôle qualité des ingrédients. Selon la fiche de spécification chaque ingrédient est vérifié avant réception. Il s’agit d’un contrôle documentaire, organoleptique, physicochimique. Ensuite le déchargement des camions peut se faire. Différents examens sont effectués sur les lignes de production. Un suivi systématique de tous les produits est réalisé pour vérifier l’appétence, la digestibilité, le pH et la présence d’éventuels contaminants.
Pour Ricardo Kaku, vétérinaire, s’assurer de la meilleure sécurité alimentaire nécessite l’utilisation de matières premières de haute qualité et la mise en œuvre de tous les moyens nécessaires pour éviter la contamination sur site. Plus de 20 000 tests quotidiens sont effectués en Europe pour la qualité et la sécurité alimentaire. Des alertes automatiques peuvent bloquer la production. Les produits finis sont aussi vérifiés, avec parfois des contrôles additionnels (microbiologie, mycotoxine). Un suivi systématique de la qualité est effectué pour la recherche de contaminants chimiques, biologiques.
La qualité nutritionnelle de chaque produit doit être validée. Laurence Colliard, vétérinaire chercheuse en nutrition, montre l’intérêt de l’examen quotidien des selles pour juger de la bonne tolérance digestive. Un protocole codifié d’examens et d’analyses des selles permet de vérifier la bonne digestibilité. Des paramètres spécifiques sont utilisés pour l’incidence de l’aliment sur les constantes urinaires.
Les études des préférences et du comportement alimentaire sont des facteurs clés pour un produit. Séverine Ligout, spécialiste en comportement alimentaire des chiens et des chats, a exposé les différentes méthodes d’études de la palatabilité. La préférence alimentaire est influencée par le produit, mais aussi par l’environnement (climat propriétaire) et par les animaux (santé, âge).Tous les produits de la marque et de la concurrence sont étudiés dans le centre de recherche. Les animaux vivants en groupe dans des univers standardisés et climatisés ont un accès individuel à l’aliment. L’évaluation d’un produit permet de s’assurer qu’il est bien accepté et que la quantité absorbée couvre les besoins. La mise en présence de deux aliments sert à juger la préférence alimentaire.
La visite de l’animalerie a commencé par le chenil, où 140 chiens sont répartis en petits groupes dans de grands espaces extérieurs avec accès permanents à l’intérieur. De nombreux soigneurs étaient présents, certains jouaient avec les animaux, d’autres étaient au toilettage. La chatterie dispose d’espaces colorés avec accès extérieur contenant des jeux et abritant 400 chats répartis par groupes de 20. Là aussi, les soigneurs assurent la socialisation, notamment dans le quartier des chatons. Un programme d’adoption pour les animaux à la retraite est mis en place. Deux vétérinaires sont en charge de la santé des animaux et disposent de deux locaux techniques équipés.
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