POLÉMIQUE
ACTU
Auteur(s) : MYLÈNE PANIZO
L’association de praticiens homéopathes réagit au positionnement de l’Ordre britannique contre la prescription alternative de traitements homéopathiques et dénonce le contexte dans lequel cette décision a été prise.
La British Association of Homeopathic Veterinary Surgeons (BAHVS) répond aux sévères critiques émises au début du mois de novembre par le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS) contre les médecines alternatives1. Le RCVS considère en effet que ces approches, en particulier l’homéopathie, sont complémentaires,mais en aucun cas alternatives à la médecine conventionnelle, car elles ne reposeraient sur aucune base scientifique.
La BAHVS réfute l’absence de preuves de l’efficacité de l’homéopathie, en signalant que de nombreux articles sont publiés à ce sujet dans des journaux spécialisés en médecines alternatives. L’organisation dénonce le refus de certains médias scientifiques de publier des données en faveur de l’homéopathie, en raison de l’existence de conflits d’intérêts.
Les médecines alternatives ont une visée profondément prophylactique, ce qui constitue une menace pour l’industrie pharmaceutique qui finance en partie certains journaux scientifiques, argumentent les homéopathes.
L’association rappelle que l’efficacité de nombreux traitements issus de la médecine conventionnelle n’a pas été prouvée, et que des preuves de pratiques nocives sont ignorées par le courant de pensée dominant.
Pour la BAHVS, ce n’est sans doute pas un hasard si le RCVS publie maintenant un avis défavorable à l’usage de l’homéopathie, car l’intérêt du public pour les médecines alternatives ne cesse de croître. Par ailleurs, la tendance actuelle est de diminuer la prescription d’antibiotiques dans le cadre notamment de la lutte contre l’antibiorésistance. Selon la BAHVS, l’homéopathie a montré de bons résultats dans ce domaine, notamment dans le secteur agricole.
L’organisation rappelle que l’homéopathie était préalablement reconnue par le RCVS comme étant une spécialité, régulée et soumise à législation. L’association dénonce un manque de considération pour les praticiens et les propriétaires d’animaux utilisant l’homéopathie. Selon elle, le RCVS ne devrait pas tenter d’influencer le jugement clinique en propageant de fausses conclusions dans les médias, mais laisser la liberté aux cliniciens de prescrire des traitements homéopathiques, même s’ils sont minoritaires dans la profession.
En se positionnant contre l’usage des médecines alternatives, le RCVS entrave l’innovation et la recherche de nouveaux traitements et participe à la méfiance grandissante du public envers la science et la profession, souligne le BAHVS. L’association conclut en affirmant qu’en tenant de tels propos sur les médecines alternatives, «
le RCVS a perdu toute crédibilité dans le débat sur la médecine factuelle, et rompt avec l’intégrité morale nécessaire pour réguler la profession. Ce positionnement doit donc cesser immédiatement
».
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1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1739 du 10/11/2017, page 14.