RELATION HOMME/ANIMAL
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : MYLÈNE PANIZO
La relation de la société au chat a évolué avec le temps, jusqu’à l’élaboration d’une médecine spécifique.
Une journée exclusivement consacrée au chat a été organisée par la Société d’éthnozootechnie, le 26 octobre dernier, à Paris. Les conférences « Les chats du troisième m illénaire » ont ainsi abordé des thèmes variés, en présentant des aspects historiques, culturels, politiques, éthiques et médicaux.
La présentation de Jean-Denis Vigne, archéozoologue au Centre national de la recherche scientifique, a rappelé que des traces d’une relation entre l’homme et le chat avaient été découvertes à Chypre il y a 11 000 ans. Au cours du temps, le chat a tantôt été adulé, tantôt méprisé, puis il est devenu un animal de compagnie à part entière. Pour Catherine Bastide, juge au Loof1, la création de races félines est un « aboutissement d’un processus de domestication. Le chat de race est (...) parfaitement adapté aux exigences de la vie moderne, il est l’animal de compagnie du xxi e siècle par excellence ».
Marie Pastre, salariée à la Société protectrice des animaux de Plaisir (Yvelines), a insisté sur la nécessité d’identifier et de stériliser les chats afin de lutter contre la surpopulation féline et les abandons. Selon une enquête effectuée par les services de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en 2016, 52 % des chats de fourrières sont euthanasiés. Elle plaide pour rendre la stérilisation obligatoire pour les chats non destinés à l’élevage, comme ce qui a été décidé en Wallonie fin 2016. Claire Diederich, présidente du Conseil wallon du bien-être des animaux, a présenté cet arrêté, qui est appliqué depuis le 1er novembre 2017 pour les chats non reproducteurs de moins de 6 mois.
En France, Jérôme Languille, des services de la DGAL, a rappelé qu’en 2016, des lois relatives au bien-être animal ont été votées, visant notamment à lutter contre les abandons et à réguler le commerce des animaux de compagnie. Le fait de devoir se déclarer éleveur dès la première portée a permis une diminution de 30 %, entre 2015 et 2016, des ventes d’animaux sur Leboncoin.fr. En parallèle, il a été enregistré une forte augmentation des déclarations d’activité d’élevage (+ 330 % selon l’Insee2), permettant une meilleure traçabilité des animaux.
La perception du bien-être animal dans la société évolue également dans le bon sens, comme le constate l’enseignant en droit Jean-Pierre Marguénaud, cofondateur du premier diplôme universitaire de droit animalier à Limoges (Haute-Vienne), qui remporte un franc succès.
Marie Abitbol, maître de conférences en génétique à VetAgro Sup, a présenté les avancées en génétique féline qui vont permettre d’élaborer de nouveaux tests de dépistage de maladies héréditaires. Selon elle, la médecine vétérinaire va devenir personnalisée, grâce au séquençage de nouvelle génération : décrypter le génotype d’un chat sera de plus en plus fréquent, ce qui permettra d’adapter les traitements au cas par cas.
Au terme de cette journée, il est rappelé que les avancées scientifiques ont rendu possible l’élaboration d’une médecine féline spécifique, permettant de mieux comprendre leurs particularités physiologiques et comportementales. La perception des chats et notre rapport à eux évoluent favorablement. Anne-Claire Gagnon, organisatrice de la journée, conclut qu’en vivant aux côtés des chats, nous ne faisons que «
grandir humainement
».
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1 Livre officiel des origines félines.
2 Institut national de la statistique et des études économiques.