De la difficulté de prévoir - La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017

Edito

Auteur(s) : CLARISSE BURGER 

Pour mieux se coordonner entre médecins, vétérinaires, pharmaciens et, pourquoi pas, éthologues et éleveurs, la Commission européenne a validé le programme conjoint européen, du nom de EJP One Health (“une seule santé”), qui sera mis en place en janvier 2018. Il permettra de faire avancer les recherches et les actions concernant les zoonoses alimentaires, les risques émergents et la résistance aux antibiotiques. Ce qui est bien moins évident, c’est de prévoir les maladies infectieuses, de contrôler les risques sanitaires et d’éviter les méfaits de la désinformation et/ou de la méconnaissance des populations. On se souviendra de la grippe A (pandémique ?) de 2009 et de son coût exorbitant pour le pays, avoisinant le milliard et demi d’euros dépensés pour le vaccin et les acteurs mobilisés sur ordre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Bien plus lointain dans l’histoire de l’humanité, la peste noire, bubonique, qui a tué non seulement des millions d’humains, mais aussi de très nombreux chats, qui furent brûlés sur ordre du pape Innocent, le plus haut pouvoir de l’époque, comme l’a rappelé Marc Gentilini, professeur des universités et président honoraire de la Croix-Rouge française, à l’occasion de la séance académique vétérinaire sur le concept One Health. Plus récemment, les désinformations autour du virus Ebola, du Sida, mais aussi de la maladie de Lyme appellent à reprendre son souffle et à réfléchir. Du côté épizootie, le virus influenza aviaire hautement pathogène IAHP de sous-type H5N8 demande réflexion aussi : ne s’agissait-il pas davantage d’un problème de biosécurité et de moindre respect des mesures en la matière que d’un problème d’avifaune, comme interroge l’Anses ? Nul ne contestera qu’il faut beaucoup de temps et de données pour étudier et évaluer les risques. ●

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