Renforcement du cahier des charges du CRP - La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017

DIARRHÉE ÉPIDÉMIQUE PORCINE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON   

Face au risque de diarrhée épidémique porcine, le comité régional porcin de Bretagne étend son dispositif de pénalités.

Après avoir frappé durement les États-Unis, avec environ 7 millions de porcelets morts en 2013, ainsi que plusieurs pays d’Asie, le virus de la diarrhée épidémique porcine (DEP) refait parler de lui en Europe depuis quelques années. L’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal ou encore l’Ukraine figurent parmi les pays touchés. « Les souches circulantes dans les élevages européens sont moyennement pathogènes, bien qu’un agent plus virulent semble avoir atteint l’Ukraine en 2014, explique Elisabeth Sallé, vétérinaire animation à l’organisme sanitaire (OS) Porc Bretagne. En France, un premier cas avait été déclaré en 2014, puis trois autres au début de l’année 2017. » Si la situation est aujourd’hui maîtrisée sur le territoire, face au danger représenté par cette maladie pouvant entraîner jusqu’à 80 % de mortalité en maternité pour les souches les plus virulentes, le comité régional porcin (CRP) de Bretagne a décidé de mettre en place un dispositif de protection1 de son bassin de production, axé sur le risque d’importation des porcelets.

Des sanctions financières dissuasives pour les éleveurs

Pour ce faire, des pénalités seront appliquées à tout éleveur qui ne respecterait pas l’intégralité du cahier des charges mis en place par l’OS Porc Bretagne ou qui introduirait la maladie et/ou des nouvelles souches SDRP (syndrome dysgénésique et respiratoire porcin). En effet, jusqu’à ce jour, le dispositif de pénalités n’était valable que pour le seul risque SDRP. En pratique, en cas d’importation de porcelets, plusieurs points critiques sont à respecter par l’éleveur : disposer des attestations signées de l’éleveur et du vétérinaire traitant de l’élevage d’origine (avec résultats d’analyse SDRP), ainsi que du transporteur ; procéder à une quarantaine dès l’arrivée des animaux, associée à une visite du vétérinaire. Ce dernier procédera à des prélèvements en vue de recherches SDRP et DEP. En cas de non-conformités, les sanctions financières, appliquées par Uniporc, pourront aller jusqu’à 45 centimes d’euros HT par kg de carcasse de porc charcutier. L’ensemble des pénalités sera versé à la caisse sanitaire régionale. « Pour l’instant, seule la région Bretagne est concernée, même si elle importe peu de porcelets. Mais nous espérons que d’autres régions suivront », souligne Elisabeth Sallé. Ce dispositif renforcé sera appliqué à partir du 1er décembre 2017. Pour rappel, depuis 2014, la DEP figure sur la liste des dangers sanitaires2 de première catégorie pour la forme américaine hautement virulente (non InDel) et de deuxième catégorie pour la forme européenne moyennement virulente (InDel).

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