CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Une étude conduite entre 2015 et 2016 a mis en évidence l’influence des conditions de démarrage des poussins sur l’utilisation d’antibiotiques et la mortalité à 10 jours. Menée en Bretagne sur 50 lots de poulets de chair standard de cinq organisations de production, l’étude s’est organisée en deux visites, la première dans les 24 heures après l’arrivée des poussins à l’élevage, et la deuxième à 3 jours.
La fréquence de lots traités avec un antibiotique dans les 10 premiers jours est significativement augmentée lorsque sont observés : des poussins boiteux à 3 jours, des animaux avec des plumes plaquées et/ou hérissées, un lavage du bâtiment sans détergent, un pH de l’eau supérieur à 7, au moins une mesure de concentration en CO2 à plus de 3 000 ppm (sur 12 réalisées) et une température de préchauffage du bâtiment inférieure ou égale à 32 °C. Le taux de mortalité à 10 jours est significativement plus élevé chez les poussins porteurs d’E. coli le premier jour, ceux ayant des pattes déshydratées à 3 jours, avec une distance entre l’élevage et le couvoir supérieure à 200 km et au moins une mesure de concentration en CO2 supérieure à 3 000 ppm (sur 12 réalisées).
L’analyse des résultats a permis d’observer deux classes d’élevage opposées. Celle qui affiche de mauvais résultats présente un taux de mortalité moyen de 2,3 % (contre 1,9 % en moyenne pour la totalité des élevages). De plus, 58 % de ses lots ont reçu un traitement antibiotique (contre 47 % dans l’échantillon total). On y observe un portage plus élevé d’E. colile premier jour et un plus grand nombre de poussins boiteux le troisième jour (65 % contre 44 % en tout). En outre, des concentrations en CO2 supérieures à 3 000 ppm sont généralement davantage constatées (93,7 % contre 70 %), ainsi qu’une distance plus élevée entre les élevages et le couvoir (35,5 % contre 22 % à plus de 200 km dans l’échantillon global) et des bâtiments souvent lavés sans détergent.
Ces résultats montrent que, parmi les mesures préventives et les solutions correctrices visant à limiter l’usage des antibiotiques et la mortalité lors du démarrage des poussins, l’utilisation d’un détergent pour le nettoyage est conseillée, de même que des durées ou distances de transport courtes. Concernant le bâtiment, la ventilation doit permettre de limiter le CO2 pour une bonne oxygénation des poussins. Enfin, un travail sur les conditions d’élevage doit permettre de limiter le portage par E.
coli dès le premier jour de vie.
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