Que pensez-vous des plans de santé annuels ? - La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017

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Auteur(s) : PIERRE DUFOUR  

REMERCIER LA FIDÉLITÉ DES CLIENTS

VétoAvenir m’a fait connaître les plans de santé annuels. Nous avons commencé à les mettre en place dans ma structure il y a un mois et déjà une vingtaine sont en cours. Au lancement, la gérante de la société a coaché l’équipe, ce qui nous a beaucoup aidés. Nous avons ensuite réglé un grand nombre de détails nous-mêmes : nos plans, la gestion des règlements par virements, les différents tarifs préférentiels, etc. Nous proposons un modèle assez large pour chiot, chaton, adulte et senior. La majorité des plans concernent la prévention pour le chat adulte, mais nous commençons à intégrer aussi des cas de maladies chroniques : pathologies cardiaques, arthrose, insuffisance rénale. C’est facilement adaptable en fonction de la structure, du client et de la façon de travailler du vétérinaire. L’avantage est que la fidélité de nos meilleurs clients est renforcée et valorisée, ceci étant symbolisé par une carte, en appliquant un tarif préférentiel. Cependant, il s’agit d’un service chronophage (explications du concept, logistique en aval, etc.). C’est un véritable travail d’équipe, qui nécessite une bonne cohésion. Nous sommes huit vétérinaires dans la clinique, dont cinq en activité canine pure. Pour l’instant, les clients et l’équipe sont satisfaits de ce service, mais il faut attendre encore un peu pour avoir plus de recul.


Annick Huaux (L 99)

UN RAPPORT “VIP” AVEC LA CLINIQUE

C’est une initiative qui nous vient d’Angleterre. La société VetoPlan, avec laquelle nous travaillons, l’installe maintenant en France et propose une solution clé en main. Nous sommes deux vétérinaires et trois assistantes à la clinique. Nous avons commencé les plans en mars. Aujourd’hui, nous en avons une centaine, notre objectif est d’atteindre les 150 avant la fin de l’année. Nous faisons partie d’un groupe autonome de cliniques, IDvet, qui existe depuis 12 ans, avec 15 cliniques au total. Trois d’entre elles ont commencé les plans. Quels que soient la taille et le type de la structure, cela fidélise la clientèle. Concernant les différents types de plans, je pense que c’est une erreur d’avoir un plan sur mesure, car les mensualités finissent par être trop élevées et cela prend beaucoup de temps. Nous avons choisi des plans très simples, préventifs : la vaccination, les antiparasitaires internes et externes. En revanche, grâce à une carte privilège, les adhérents bénéficient d’une réduction sur le reste. Pour les propriétaires, c’est une forme de reconnaissance qui donne un rapport “VIP” avec la clinique. Les plans concernent autant de chiens que de chats, avec des propriétaires déjà soucieux de la prévention. Cela leur permet de diminuer et de mensualiser une dépense qu’ils peuvent anticiper, alors ils ont tout à gagner, et nous, nous nous assurons qu’elle a bien lieu à la clinique. Nous ne parlons plus d’argent et nous nous concentrons sur autre chose.


Gilles Hagège (A 84)

À ADAPTER SUIVANT LA CLIENTÈLE

Je viens de découvrir ce service. Dans l’esprit, les plans de santé annuels sont une bonne idée. Seulement, j’exerce seul dans mon cabinet avec une assistante, et notre quotidien est déjà bien chargé. Il faudrait une solution déjà préparée, peut-être incluse dans le logiciel “métier”, ou bien un tableur Excel dynamique. Cela doit être simple, à la fois pour moi et pour ma clientèle, car le lancement d’un tel service a un coût conséquent pour ma structure. À la fois économique, puisque les dépenses des clients sont lissées sur l’année, mais aussi en temps. En prévention, un plan peut être intéressant pour des prestations “classiques” comme les vaccins, les antiparasitaires internes et externes, en revanche, c’est déjà plus compliqué à mettre en place pour l’alimentation. Cela pourrait être proposé assez facilement en fin de consultation vaccinale. Pour des animaux qui reviennent pour des suivis aussi – j’imagine le cas d’une gingivostomatite, qui pourrait inclure le détartrage –, ainsi que pour des maladies chroniques. Certaines difficultés me freinent un peu : virements non accordés, gestion comptable de l’avancée du plan, balance à la fin de l’année. En bref, cela pose plein de questions et nécessite des adaptations en fonction des clients. C’est certainement dans l’ère du temps, économiquement intéressant au global, mais il faut un volume clientèle suffisant et une assise financière solide pour absorber les coûts de départ.


Philippe Manceau (A 95)