Influenza aviaire : le dépistage des palmipèdes continue - La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018

ÉPIDÉMIOSURVEILLANCE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

L’arrêté du 26 janvier 2018 prolonge jusqu’au 15 mars la période de dépistage virologique des palmipèdes avant tout déplacement .

Les deux épizooties d’influenza aviaire (IA) avaient conduit les autorités sanitaires françaises à publier des arrêtés formalisant les mesures de biosécurité à appliquer dans les exploitations aviaires. En 2017, la surveillance des élevages de palmipèdes avait été renforcée, avec l’obligation d’un « dépistage virologique préalable au mouvement », pour tout déplacement de lots d’un site d’exploitation vers un autre, pour la période du 1er décembre 2017 au 15 janvier 2018. Aujourd’hui, un nouvel arrêté1 en date du 26 janvier 2018, élaboré avec les professionnels de la filière, ajoute une période supplémentaire de dépistage, du 1er février au 15 mars. Cette précaution fait suite à la persistance du virus en Europe2. Selon la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA)3, du 1er octobre 2017 au 9 janvier 2018, 63 cas et foyers d’IA ont été déclarés dans sept pays européens (Allemagne, Bulgarie, Chypre, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse), dont 48 chez des oiseaux domestiques. De plus, la filière palmipède est particulièrement à risque pour l’introduction et la diffusion du virus, du fait de ses modalités d’élevage en plein air (canards prêts à gaver) et de l’absence possible de signes cliniques, notamment pour les virus faiblement pathogènes.

D’autres évolutions sont en cours

Contacté par nos soins, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation précise que, dans le cadre de la nouvelle législation communautaire (loi de santé animale), il est envisagé de classer les virus IA hautement pathogènes (IAHP) en catégorie A (maladie absente du territoire européen et mesures de lutte pour une éradication immédiate) et les virus IA faiblement pathogènes (IAFP) en catégorie C (maladie présente avec programme de lutte pour éradiquer, mais d’application volontaire). Par ailleurs, la France encourage « une révision du code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), en vue d’alléger les conséquences à l’exportation lors de la découverte d’un foyer d’IAFP », comme cela était prévu dans les objectifs du pacte de lutte contre l’influenza aviaire et de relance de la filière foie gras. Une revendication reprise par le groupe ad hoc de l’OIE qui s’est réuni en novembre dernier pour discuter de la mise à jour des standards de l’organisation vis-à-vis de l’IA. Une des conclusions du groupe est que si l’IAFP doit être conservée dans le chapitre “IA”, afin d’inciter à sa notification, il doit aussi être indiqué clairement que cette notification ne devrait pas entraver les échanges commerciaux.

1 bit.ly/2j40ebX.

2 bit.ly/2E72kCn.

3 bit.ly/2BaLIa6.