La santé et le bien-être animal, une préoccupation mondiale - La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018

GLOBAL FORUM

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Dans le cadre du 10 e Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé animale a présidé une table ronde sur le thème de la santé et du bien-être animal.

Le Forum mondial pour l’alimentation et l’agriculture (Global Forum for Food and Agriculture)1 réunit tous les ans à Berlin (Allemagne) des politiques, des scientifiques, la société civile et le monde professionnel pour échanger autour d’une problématique commune relative au secteur agroalimentaire. Un événement de grande envergure, en témoigne l’édition 2017 qui a accueilli plus de 2 000 invités venus de 136 pays, ainsi que 83 ministres de l’Agriculture, sur le thème de l’eau. De nombreuses organisations internationales répondent aussi présentes, dont l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En 2018, cette dernière a été chargée d’organiser la table ronde du vendredi 19 janvier. Monique Eloit, directrice générale de l’OIE, explique : « Cette année, le thème choisi était celui de l’élevage. C’est donc tout naturellement que les organisateurs se sont tournés vers l’OIE afin de lui confier l’organisation d’une table ronde. Nous avons ainsi choisi le sujet, ainsi que les panelistes qui seraient les plus pertinents pour en parler. »

Un effort mondial

Les experts estiment que jusqu’à 20 % des pertes de production découlent des maladies animales. Face à une population mondiale en pleine expansion, qui devrait atteindre les 9,1 milliards d’habitants en 2050 selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et une demande croissante en protéines animales, l’enjeu est de taille. La table ronde organisée par l’OIE portait ainsi sur la santé et le bien-être animal. Les échanges entre les huit panelistes invités2 ont rappelé le caractère indispensable de l’aide internationale. « D’importantes difficultés financières pèsent sur un grand nombre de pays, pour structurer leurs services vétérinaires et même simplement, par exemple, pour acheter des vaccins contre la rage ou la peste des petits ruminants, souligne Monique Eloit. Il est ainsi bon de rappeler à tous l’importance d’un soutien au secteur de l’élevage. Souvent, les aides financières sont destinées à l’agriculture au sens large, et en y regardant de plus près, la part accordée à l’élevage se révèle assez faible. » Autre point sensible : le respect des standards internationaux, portés par l’OIE. « De nombreux pays présentent encore des soucis de structuration de leurs systèmes de santé animale, de manque d’effectifs ou de moyens, ce qui peut les amener à garder une certaine distance vis-à-vis de la mise en œuvre des normes internationales de l’OIE. »

Faire entendre sa voix

Si la table ronde permet d’abord d’échanger entre personnalités de tous horizons, pour en dégager un certain nombre de points clés sur la thématique abordée, son grand intérêt réside dans le fait de pouvoir rapporter les conclusions des discussions aux ministres de l’Agriculture qui se réunissent le lendemain. « Nos conclusions seront intégrées à leur communiqué final », précise Monique Eloit. Au travers de ce rapport3, les ministres de l’Agriculture de 69 pays, dont la France, ont témoigné de leur engagement vis-à-vis de l’avenir de la production animale, et ont réaffirmé leur responsabilité en la matière. Une déclaration dont l’utilité peut poser question. « L’engagement des ministres est primordial, il crée un effet boule de neige. Ce qui est dit à Berlin sera, par exemple, repris par les ministres lors des sommets du G20 ou du G7, souligne Monique Eloit. Tout programme se caractérise par un trépied essentiel : la définition de ses aspects techniques, mais aussi un engagement politique et un soutien financier ! »

1 bit.ly/2hKa6Xa.

2 bit.ly/2GGsmd2.

3 bit.ly/2s0qF79.

LES HUIT ENGAGEMENTS DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE SUR LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE DES ANIMAUX

- Promouvoir les bonnes pratiques en élevage.
- Permettre aux agriculteurs d’accéder aux services vétérinaires, à la consultation vétérinaire et à des médicaments vétérinaires efficaces.
- Lutter contre l’antibiorésistance.
- Lutter contre la contrefaçon des médicaments vétérinaires.
- Répondre aux attentes des consommateurs en adaptant la reproduction et l’élevage animal.
- Veiller à la bonne déclaration des foyers de maladies animales via le Système mondial d’information sanitaire (Wahis) de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
- Renforcer la coopération internationale et améliorer la surveillance des maladies animales sur le territoire et aux frontières.
- Soutenir les autorités vétérinaires nationales.