ÉTHIQUE
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Les praticiens disposent de nombreux moyens pour apporter une qualité de vie correcte aux animaux âgés.
L’animal vieillissant était au cœur de la première édition de la journée de formation organisée par l’association Le Souffle de Pégase, le 3 février dernier, à l’hippodrome de Vaulx-en-Velin (Rhône). L’objectif était de réunir des professionnels en lien avec l’animal (vétérinaires, éducateurs, éleveurs, entre autres) et le grand public. L’association aurait souhaité mobiliser davantage de vétérinaires, toutefois les confrères ont répondu à l’appel en tant que conférenciers. Ainsi, Alexandre Zimmermann, praticien à Villefranche-sur-Saône (Rhône), a tenu à mettre fin aux idées reçues concernant l’arthrose, en soulignant que cette maladie peut ne concerner qu’une articulation et n’est pas forcément liée à l’âge de l’animal, entre autres. La dépister précocement permet d’instaurer un traitement médical adapté et un suivi. Le traitement hygiénique passe notamment par l’alimentation (faire maigrir l’animal en cas d’obésité, avoir recours à des compléments alimentaires) et la physiothérapie.
Laurent Guilbaud, son associé, conseille également de donner une ration équilibrée aux chiens âgés et des compléments en fonction des affections (par exemple, des antioxydants comme le curcuma et des acides gras polyinsaturés tels que les omega 3). Toutefois, il convient de faire attention aux cocktails miraculeux et d’évaluer cliniquement les besoins de chaque animal. Pour lui, l’important est la précocité de la prise en charge du vieillissement.
Béatrice Bessard, praticienne à Lyon (Rhône), a présenté les avantages des différentes techniques de physiothérapie, qui, pour elle, ont toute leur place dans la prise en charge de l’animal vieillissant. Elles permettent en effet de redonner une capacité motrice à l’animal, de prévenir les modifications musculaires, de stimuler la circulation sanguine et l’innervation, ainsi que d’améliorer l’équilibre et l’état cognitif.
Thierry Bedossa, praticien à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Séverine Belkhir, éthologiste, Éléonore Buffet, éducatrice, et Sarah Jeannin, psychologue clinicienne et docteur en éthologie, ont insisté sur l’importance de prendre en compte la qualité de vie du chien senior et son rapport avec son propriétaire. Notre confrère rappelle que le comportement de l’animal change avec l’âge, mais qu’il a toujours besoin d’interactions avec ses congénères, de dépenses cognitives, de confort, de soins, d’attentions, et qu’il est un fin gourmet. En revanche, il est stressé par la douleur chronique, la perte ou le changement des routines, les événements imprévisibles et les soins fréquents, notamment. Le vétérinaire ne peut pas guérir un chien vieillissant, mais peut aider à ralentir certaines affections par une prise en charge globale de l’animal, en veillant à la détection précoce des changements de comportement. Le chien âgé souffre souvent de plusieurs maladies, et il convient de peser le rapport bénéfice/risques de techniques diagnostiques ou d’un traitement (nécessité d’anesthésies générales fréquentes, par exemple).
Notre confrère assure que la présence du propriétaire fait partie du traitement : un chien anxieux ou douloureux attend de la bienveillance et de la douceur. Ainsi, si le propriétaire ne peut pas apporter la considération ou les soins qui sont nécessaires à son animal, que cela est trop contraignant pour lui, le praticien peut proposer un placement chez une personne qui peut s’en occuper ou dans un refuge. Le refuge AVA1 à Cuy-Saint-Fiacre (Seine-Maritime) et l’Oasis des vétérans, en Suisse, par exemple, recueillent des animaux âgés ou malades2, pour leur offrir une nouvelle chance ou une fin de vie entourée d’attentions.
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1 Aide aux vieux animaux.
2 Le refuge AVA accueille également des chiens difficiles.