MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES
ACTU
Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL
Après le glucose injectable, l’Anses se dit favorable au classement du chlorure de sodium sur la liste I des substances vénéneuses.
Un changement important se profile à l’horizon. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), à laquelle est adossée l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), vient de publier un avis1 favorable au classement du chlorure de sodium sur la liste I des substances vénéneuses, lorsqu’il est administré par voie injectable. L’organisme s’est prononcé après une saisine de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) concernant un projet d’arrêté rendant obligatoire la prescription vétérinaire de cette substance très utilisée par les praticiens. Pour l’Anses-ANMV, « l’obligation d’une prescription vétérinaire est cohérente avec les indications et le mode d’administration de ces médicaments vétérinaires ». Si le texte est publié en l’état, les médicaments vétérinaires injectables contenant du chlorure de sodium ne seront plus accessibles sans ordonnance. Cela s’appliquerait aux animaux de compagnie et à ceux dont la chair ou les produits sont destinés à la consommation humaine, même si le temps d’attente est égal à zéro.
Dans son avis, l’Anses-ANMV précise que le chlorure de sodium est une substance bien connue des vétérinaires : « Les solutés à base de chlorure de sodium sont principalement utilisés pour la réhydratation d’animaux présentant des hypovolémies sévères ou en péri-opératoire. Leur administration intervient dans des maladies nécessitant des interventions d’urgence après évaluation de l’état clinique de l’animal. » En cas de classement du chlorure de sodium sur la liste I des substances vénéneuses, le praticien appliquerait la même réglementation que celle connue pour le glucose injectable. La rédaction d’une ordonnance deviendrait obligatoire. Le vétérinaire serait ainsi tenu de rédiger un tel document après avoir examiné l’animal sur lequel le produit est injecté. L’ordonnance devrait ensuite être remise au propriétaire de l’animal, bien que le médicament ait été administré par le vétérinaire. Un formalisme supplémentaire qui découle de l’article R.5141-111 du Code de la santé publique. Le praticien devrait également faire preuve de vigilance en ce qui concerne les mentions portées lisiblement sur l’ordonnance, telles que les nom, prénom et adresse du vétérinaire, son numéro national d’inscription au tableau de l’Ordre et sa signature, ainsi que les nom, prénom ou la raison sociale et l’adresse du détenteur des animaux, la date de la prescription, l’identification des animaux, la voie d’administration, etc.
Une ordonnance serait aussi délivrée aux éleveurs d’animaux de rente. L’agence rappelle qu’ils sont autorisés à réaliser certains actes de médecine vétérinaire sur les animaux dont ils ont la charge. Cela peut notamment être «
l’application de tout traitement, y compris par voie parentérale, individuel ou collectif, à visée préventive ou curative
». Une ordonnance pourrait aussi être remise par le vétérinaire à l’éleveur dans le cadre du suivi sanitaire permanent. Cette prescription permettrait ensuite aux détenteurs professionnels d’animaux de rente d’administrer des solutés à base de chlorure de sodium. Par ailleurs, l’agence attire l’attention sur le fait que d’autres médicaments vétérinaires destinés à assurer la réhydratation, notamment des jeunes animaux, sont disponibles sous forme pharmaceutique administrée par voie orale.
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LES SOLUTÉS CONCERNÉS