VISITES SANITAIRES
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
Si le taux de réalisation des visites sanitaires s’élève à près de 92 % pour la filière bovine et à 80 % pour les petits ruminants, il aura fallu trois ans pour aboutir à un taux d’environ 90 % pour la filière porcine. La filière avicole dépasse à peine les 60 %.
Instaurée initialement pour la filière bovine en 2005, la visite sanitaire s’est progressivement étendue : en 2013 à la filière avicole et en 2015 aux filières porcine, petits ruminants et apicole1. Malgréce déploiement, en 2017, le bilan2 est mitigé. Si le taux de réalisation atteint les 91,74 % en filière bovine et 80,13 % en filière petits ruminants, il aura fallu prolonger la campagne de deux années en filière porcine pour atteindre un taux final de 89,88 % (2015-2016, 2017). Et en filière avicole, après deux années de campagne (2016-2017), il n’est que de 61 %.
160 812 visites programmées, 157 382 réalisables, 144 375 réalisées : pour la filière bovine, la campagne 2017 est un succès (taux de réalisation d’environ 90 %). Côté petits ruminants, les résultats sont aussi satisfaisants : sur 12 558 visites programmées, 12 277 étaient réalisables et 9 837 effectivement effectuées (taux de réalisation de 80 %). Pour cette toute première campagne, la filière petits ruminants a joué le jeu. En détail, le taux de réalisation pour les ovins s’élève à 81,32 %, ceux des caprins et des mixtes respectivement à 77 et 79 %. Il convient de noter qu’un certain nombre d’élevages n’ont pas pu être classés, avec un taux de réalisation de 69,5 %. Pour autant, le taux de refus3 de visites s’avère le plus fort dans cette filière : il monte à près de 20 %, contre 6 % chez les porcins, 16 % chez les bovins et 17,5 % dans la filière avicole. Un résultat qui pourrait s’expliquer par la thématique choisie ? Un rapport4 du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) sur les visites sanitaires en élevage, publié en mai 2016, révélait que plusieurs interlocuteurs jugeaient le thème de l’avortement inadapté, du fait d’une « présentation inquisitrice », d’une « rédaction inadaptée du questionnaire » (« doubles négations, formules alambiquées, questions compliquées »), et d’une « absence de lisibilité des objectifs ».
Initialement prévue pour l’année 2015, sur un rythme biennal, la campagne de visites sanitaires en filière porcine s’est poursuivie jusqu’au 31 décembre 2017. Au 11 juillet 2016, le taux de réalisation ne s’élevait qu’à 49 %, soit 7 594 visites sur les 15 465 réalisables. Au 3 mai 2017, le taux obtenu était de 77 %, soit 11 299 visites sur les 14 611 réalisables. Enfin, au 30 décembre 2017, le taux final montait à 89,68 %, avec près de 92 % des sites visités reconnus comme ayant des conditions d’hébergement contrôlées vis-à-vis du risque trichine (thème de la visite). Côté filière avicole, le taux de réalisation final de la campagne 2016-2017 est très faible, à raison de 61 %. Contactée par nos soins, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) estime que le faible taux 2015-2016 pour les élevages porcins s’explique par le fait qu’il s’agissait de la première campagne de visites sanitaires pour cette filière. Pour la filière avicole, la DGAL a souligné que les vétérinaires étaient déjà fortement mobilisés par l’épizootie d’influenza aviaire. «
Une visite de plus en élevage dans ce contexte épidémiologique préoccupant et économique très tendu a pu, sur le terrain, être considérée comme non nécessaire, voire inopportune.
» Compte tenu de ce faible taux, la campagne est prolongée d’un an (2018) pour la filière avicole.
•
1 Le rythme des visites sanitaires est : une visite annuelle pour la filière bovine ; une visite biennale pour les filières petits ruminants, porcine et avicole.
3 Le refus de la visite peut provenir du vétérinaire ou de l’éleveur.