FENTANYL
ACTU
Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MICHAELLA IGOHO-MORADEL
La crise du Fentanyl fait rage au Canada. Cet antidouleur utilisé en médecine vétérinaire peut être détourné en raison de son effet euphorisant. Plusieurs cas de surdosages liés à cet opioïde ont d’ailleurs été recensés. Certains vétérinaires canadiens s’inquiètent. Interrogé à ce sujet, l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) revient sur les raisons du développement de cette problématique au Canada.
Comment expliquez-vous ce phénomène au Canada ?
Ordre des médecins vétérinaires du Québec : La nature même de ces substances fortement addictives, le fait qu’elles sont facilement accessibles sur le marché illicite et qu’elles ont été prescrites en trop grande quantité sont certainement des facteurs qui ont contribué à l’explosion de cette crise au Canada, comme c’est le cas ailleurs dans le monde.
Quels sont les opioïdes dont l’usage est le plus détourné ?
OMVQ : Nous n’avons pas ces données. L’Institut canadien d’information sur la santé fournit toutefois des statistiques intéressantes sur les quantités d’opioïdes délivrées au Canada1. Le site2 fournit également des statistiques sur les décès, les provinces les plus touchées, les hospitalisations, etc. Des détournements de médicaments vétérinaires à base de ces substances ont été constatés.Trois membres ont été jugés par le comité de discipline pour une utilisation inadéquate de médicaments. Deux d’entre eux entretenaient un commerce parallèle de vente et le troisième était de la consommation personnelle. Ces décisions sont publiques.
Quelles sont les actions des organisations vétérinaires pour endiguer ce fléau ?
OMVQ : Nous sommes grandement préoccupés, à l’OMVQ, par la question et avons mis cette situation dans nos priorités pour les prochains mois. Le conseil d’administration, le comité des médicaments et le comité d’inspection professionnelle seront appelés à participer à l’élaboration de protocoles pour augmenter la sécurité du public face à ces produits. Nous voulons nous assurer que les mécanismes de contrôle déjà en place sont adéquats, suffisants et appliqués avec la rigueur nécessaire. Nous souhaitons étudier la possibilité de les améliorer. Nous connaissons l’existence de produits à usage vétérinaire, de forte concentration, pour des espèces animales de grand poids et comprenons qu’ils peuvent, théoriquement, représenter un risque plus grand. Il ne faut pas oublier que des produits à usage vétérinaire peuvent se retrouver sur le marché noir de plusieurs façons, et pas seulement en passant par un médecin vétérinaire.
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