PESTICIDES
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : TANIT HALFON
L’Autorité européenne de sécurité des aliments a confirmé que la plupart des usages des néonicotinoïdes représentent globalement un risque pour les abeilles.
Faisant suite à une demande de la Commission européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a procédé à une actualisation de son évaluation des risques associés à l’usage de trois pesticides néonicotinoïdes, la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame, pour les abeilles. La conclusion1 est claire. « Certains risques faibles ont été identifiés, mais, dans l’ensemble, le risque pour les trois types d’abeilles 2 évaluées est confirmé », a souligné Jose Tarazona, chef de l’unité pesticides à l’EFSA. En 2013, une décision3 de la Commission avait déjà restreint l’usage de ces trois pesticides à la suite d’un avis4 de l’Efsa signalant des risques pour les abeilles. Ainsi, il avait été proscrit pour les semences ou les sols de certaines cultures attractives pour les abeilles, sauf exceptions (utilisation sous serre, traitement des céréales en hiver, etc.). En France, la loi de 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages prévoit d’interdire5 l’usage des pesticides néonicotinoïdes et des semences traitées avec ces produits dès le 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles jusqu’au 1er juin 2020.
Le travail de l’Efsa s’est appuyé sur des informations issues de la littérature scientifique, mais aussi de la recherche et de la surveillance. En 2015, l’Efsa avait ainsi pu récolter des données auprès de chercheurs, d’associations d’apiculteurs et d’agriculteurs, de sociétés chimiques, d’organisations non gouvernementales et des autorités nationales. De plus, les scientifiques de l’agence ont tenu compte de trois voies possibles de contamination pour évaluer l’exposition des abeilles aux pesticides : les résidus dans le pollen et le nectar, les dérives de poussière pendant l’ensemencement et la consommation d’eau. Au final, selon le type d’abeille ou la voie d’exposition, un risque faible ou élevé a pu être identifié pour le même usage. Par exemple, pour le traitement du colza en hiver et au printemps par l’imidaclopride, le risque de contamination via le nectar et le pollen des cultures traitées est faible pour les abeilles domestiques. En revanche, il est élevé pour les bourdons pour cette même voie d’exposition, ainsi que pour les abeilles domestiques via les résidus par dérive de poussière.
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2 Abeilles domestiques, bourdons et abeilles solitaires.