Induction de l’ovulation chez la jument - La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1757 du 30/03/2018

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX  

Les mécanismes de déclenchement de l’ovulation se situent au niveau de l’hypothalamus. Il est possible de mesurer un pic de sécrétion de gonadotropin releasing hormone (GnRH), qui va précéder l’ovulation. Celui-ci induit un pic d’hormone lutéinisante (LH), qui induit à son tour l’ovulation, 35 à 40 heures plus tard, selon l’espèce animale.

Ce pic de GnRH peut être contrôlé par différents mécanismes, qui sont des sentinelles par rapport à des stimuli internes ou externes.

La jument a une ovulation spontanée.

Les protocoles actuels d’induction de l’ovulation chez la jument court-circuitent l’étage hypothalamique. Plusieurs principes actifs sont utilisés, tels que le Chorulon® et le Réceptal®.

L’équipe de recherche s’est intéressée au ß-nerve growth factor (ß-NGF) pour trouver une éventuelle alternative. Chez les espèces à ovulation provoquée, cela produit l’ovulation. Le ß-NGF est identifié comme ovulation inducing factor (OIF) chez l’alpaga. Au niveau de l’ovulation, le ß-NGF implique une augmentation de la sécrétion de GnRH. L’hypothèse à vérifier est donc de savoir si cela pourrait fonctionner chez la jument.

L’étude a ainsi porté sur six ponettes welsh observées sur trois cycles, avec un suivi échographique. « Nous avons montré que l’administration de ß-NGF 1,5 microg/kg induisait l’ovulation avec un délai moyen de 3,6 jours, soit un jour de plus que chez les ponettes induites par le Chorulon ® . Ce délai plus long pourrait être dû au mécanisme d’action du ß-NGF, qui agirait à l’étage hypothalamique, alors que le Chorulon ® agit directement sur l’ovaire. »

En conclusion, le ß-NGF peut induire l’ovulation, le délai est plus long qu’avec le Chorulon®. Il serait intéressant d’avoir recours aux agonistes. La recherche en médecine humaine porte actuellement sur l’utilisation des microneurotrophines, également envisageable ici.

Article rédigé d’après une présentation faite par Anne Duittoz, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), lors de la 44e journée de la recherche équine à Paris, le 15 mars 2018.