RÉSEAU DE PRATICIENS
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : ADELINE LINSART
La prise en charge des NAC requiert un faible investissement de base. Cependant, des équipements spécifiques, liés à l’anesthésie et à l’hospitalisation notamment, sont indispensables.
Le 7e comité annuel RevelNAC s’est déroulé les 24 et 25 mars à l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Ces deux jours d’échanges étaient consacrés aux investissements matériels spécifiques pour la pratique des soins envers les nouveaux animaux de compagnie (NAC). Les équipements liés à une hospitalisation, à une chirurgie et à une anesthésie réussies ont notamment été abordés.
L’hospitalisation des reptiles requiert un terrarium, de préférence moulé pour des raisons de durabilité et d’hygiène. L’investissement dans des dispositifs émettant des ultraviolets B (UVB), adaptés à l’espèce hospitalisée, ainsi que des systèmes de chauffage et de surveillance des paramètres ambiants (thermomètre-hygromètre sonde) sont indispensables. Des connaissances éthologiques spécifiques sont également nécessaires : les caméléons ne boivent qu’avec un goutte-à-goutte, les reptiles arboricoles (exemple : Morelia viridis) doivent bénéficier d’un système de branchage ou de perchoir pour se reposer convenablement, qui peut être désinfecté facilement, d’autres espèces “timides” (comme le Python regius) apprécient la fourniture de cachettes et d’abris.
La surveillance anesthésique des NAC est difficile. Peu des monitorings disponibles sont parfaitement adaptés, même dans leur version pédiatrique. En effet, la gamme des espèces prises en charge peut s’élever de quelques dizaines de grammes (passereaux, petits rongeurs et reptiles) à plusieurs kilos (lapins, notamment). La capnographie est considérée comme le monitoring de choix, mais elle requiert l’intubation de l’animal, ce qui n’est pas toujours techniquement possible. Il convient de préférer, afin de ne pas générer d’espace mort supplémentaire, un dispositif sidestream placé au plus près de l’animal à un dispositif mainstream. L’oxymétrie de pouls peut être un bon complément : peu invasive et facile à mettre en place, elle est toutefois soumise à des limites (écrasement des tissus et perte du signal, diminution de la qualité de celui-ci lorsque la peau est pigmentée).
L’anesthésie des NAC est également un sujet sensible en matière d’exposition du personnel. En effet, dans ces espèces, l’isoflurane est le gaz le plus largement employé. L’utilisation fréquente d’une induction au masque ou en cage peut entraîner le relargage de larges quantités d’isoflurane dans l’environnement de travail. Des mesures de précaution s’imposent, qui peuvent parfois être négligées par méconnaissance ou oubli : adapter la taille du masque à l’animal, afin de limiter les pertes anesthésiques, ajuster le débit de gaz frais, veiller à ventiler correctement la pièce après toute procédure anesthésique, vérifier quotidiennement l’efficacité des systèmes de capture de l’isoflurane (pesée) ou la perméabilité des tuyaux d’évacuation vers l’extérieur sont autant de mesures qui doivent faire partie des check-lists quotidiennement vérifiées par l’équipe médicale.
•