Quel regard portez-vous sur votre formation initiale et suivante ?
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Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD
ON SE SERT DE TOUT CE QUI EST ENSEIGNÉ À L’ÉCOLE
Ma formation initiale, très riche en contenu théorique, a été correcte. De plus, durant cette période, j’étudiais en semaine à l’école et j’effectuais des stages durant une partie de mes week-ends ! Car la grande gageure est d’apprendre à faire le lien entre la théorie et la pratique. On se sert de tout ce qui est enseigné à l’école. Mais une fois sur le terrain, il s’agit de se remettre en mémoire toutes les connaissances acquises. La qualité des stages validés en cours de cursus est également primordiale. Aujourd’hui, je reproche à la profession le manque de formation diplômante en rural, où l’on ne peut pas valoriser les formations que l’on suit. À l’inverse, en canine, on a accès à des CEAV1 ou à des CES2, et l’on peut ensuite l’inscrire sur sa plaque pour se différencier un peu de la concurrence. J’estime qu’il faudrait donc réfléchir à comment créer des équivalences en rural, sur des sujets tels que le suivi de la qualité du lait ou les problèmes de reproduction et d’alimentation en élevage laitier. Ce sont des questions que les étudiants agronomes étudient en master, finalement davantage que les vétérinaires. Ce qui est préjudiciable à la reconnaissance de notre profession par les éleveurs, face aux ingénieurs agronomes. • 1 Certificat d’études approfondies vétérinaires. 2 Certificat d'études supérieures.
Brendan Bourdet
J’AI RÉALISÉ UN COMPAGNONNAGE PERSONNALISÉ
J’ai trouvé ma formation initiale excellente. On part avec de bonnes bases aussi bien en canine et en bovine qu’en équine. Cependant, j’aurais volontiers suivi un ou deux ans supplémentaires d’études, pour éviter d’avoir un peu l’impression de tout apprendre en accéléré ! Je comprends cependant que, pour des raisons économiques, cela ne soit pas réalisable. Pendant l’école, j’ai également validé divers stages (en bovine dans le Charolais, en canine pure au nord de Lyon). Puis, après l’obtention de mon diplôme, convaincu que mon expérience professionnelle serait aussi riche que le nombre d’éleveurs et de vétérinaires que je rencontrerais, j’ai décidé de réaliser une sorte de compagnonnage personnalisé en déménageant de région en région. C’est pourquoi j’ai notamment travaillé pendant environ un an en Normandie, en Vendée, et durant huit mois en Bretagne, avant de décider, en 2014, de m’établir dans le Sud-Ouest, pour des raisons familiales. La diversité de mon parcours m’a beaucoup apporté, notamment en matière d’ouverture d’esprit. Chaque vétérinaire m’a fait part de son expérience personnelle. J’ai aussi pu constater quels gestes cliniques, quelles pratiques, quelles attitudes en gestion de clientèle semblaient concluantes partout. Ce qui m’a permis de me les approprier ! • Antoine Fournillier
LA CLINIQUE M’AIDE À FINANCER MA FORMATION CONTINUE
Nous avons un enseignement très complet sur la filière des petits animaux. Concernant les disciplines spécialisées, c’est différent pour chaque école, en fonction de la présence de cliniciens et de l’importance de leur volume horaire de rotation. Par exemple, à Lyon, comme il n’y avait pas d’ophtalmologue sur place, je n’ai pu suivre que deux matinées de consultation. Cependant, je reconnais qu’il est utopiste de vouloir tout faire ! En revanche, par le biais de l’hôpital vétérinaire de l’école, j’ai eu la chance de suivre des cas que l’on ne voit certainement pas passer tous les jours en cabinet ! J’ai trouvé cela intéressant, car cela peut notamment nous aider à envisager vers quelle type de spécialisation on souhaiterait s’orienter plus tard. Aujourd’hui, je travaille dans une équipe qui comprend à la fois de jeunes vétérinaires et des vétérinaires plus âgés spécialisés. On apprend beaucoup grâce à eux. Deux fois par jour, durant 10 à 15 minutes, l’équipe se réunit au complet pour des tours de chenil, afin d’examiner ensemble en quelques minutes le cas médical de chaque animal. Je suis également une formation continue, financée par la clinique et moi-même. C’est motivant ! • Caroline Abadie