Quelles applications des tests génétiques faites-vous ? - La Semaine Vétérinaire n° 1764 du 17/05/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1764 du 17/05/2018

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Auteur(s) : MYLÈNE PANIZO 

UN OUTIL DE PRÉVENTION POUR LES RACES À RISQUE

J’effectue des tests génétiques principalement pour dépister la mutation du gène MDR1 chez les races à risque. Nous avons dans la clientèle des éleveurs de bergers australiens et de bergers blancs suisses, qui nous demandent spontanément de tester un nouvel individu avant de réaliser des accouplements. Il s’agit principalement d’écarter de la reproduction les homozygotes mutés et de ne faire reproduire des hétérozygotes qu’avec des homozygotes MDR1 normaux. Pour les particuliers ayant un chien de race à risque, je propose systématiquement le test dès la première visite. Ils sont, pour la plupart, peu informés sur les conséquences de cette mutation. Environ la moitié accepte de réaliser le test, qui est simple et rapide (frottis buccal). C’est un outil préventif très utile, car le résultat conditionne mes choix thérapeutiques : pour un chien porteur de la mutation, je regarde systématiquement la liste des substances interdites (ou à manier avec précaution) avant de prescrire un médicament. J’utilise également, mais moins fréquemment, les tests ADN pour réaliser des tests de filiation à la demande des éleveurs. Cela leur permet de certifier leur pedigree.

Natacha Pellegrino

ÉCARTER DE LA REPRODUCTION LES INDIVIDUS PORTEURS

Régulièrement, je réalise des tests génétiques à la demande de l’association des chiens guides d’aveugles. L’objectif est de tester les individus reproducteurs afin de détecter les porteurs de mutations responsables de maladies héréditaires. Dans ce cadre, nous dépistons les maladies suivantes : le collapsus induit par l’exercice, la myopathie centronucléaire et l’atrophie progressive de la rétine chez le labrador et le golden retriever. Pour ce dernier, nous réalisons également le dépistage de l’ichtyose. En pratique, j’effectue de préférence une prise de sang sur EDTA, que j’envoie dans un laboratoire situé en Allemagne. Nous recevons les résultats en moyenne 15 jours plus tard. L’interprétation des résultats est simple. Je conseille à l’association d’écarter de la reproduction tout individu porteur d’une mutation, les hétérozygotes inclus. Pour les animaux appartenant à des particuliers, je recommande la réalisation d’un test génétique lorsque ces derniers présentent une symptomatologie évocatrice de maladie génétique, telle que la polykystose rénale chez le persan ou l’ichtyose du golden retriever.

Jean-Charles Attali

UNE AIDE IMPORTANTE POUR LES ÉLEVEURS

Dans notre clientèle, nous avons des éleveurs de maine coons, d’orientaux et de sphinx, qui nous sollicitent pour réaliser des tests génétiques sur leurs reproducteurs. J’effectue principalement des tests de dépistage chez le maine coon (myocardiopathie hypertrophique, atrophie musculaire spinale et polykystose rénale), en réalisant un frottis buccal. Les résultats de laboratoire sont envoyés à l’éleveur et à la clinique. Nous pouvons ainsi conseiller si nécessaire sur le choix des reproducteurs. Les éleveurs nous demandent également de réaliser des tests ADN dans le but de certifier un pedigree, notamment en cas de portée “multi-paternelle”. En ce qui concerne les particuliers, dès les premières visites, j’informe les propriétaires d’un animal de race à risque de l’existence de tests génétiques. Ils sont en général peu réceptifs si l’animal ne présente pas de symptôme. Lorsque des signes cliniques évocateurs d’une maladie génétique apparaissent, je propose le test ADN (s’il existe dans la race concernée), car cela me donne une indication sur le pronostic de la maladie.

Philippe Viard