MISE EN ŒUVRE DE NORMES
ACTU
Auteur(s) : MARINE NEVEUX
L’Organisation mondiale de la santé animale achève tout juste sa 86 e session générale, après plusieurs journées d’échanges, notamment sur les zoonoses et l’adoption de normes internationales.
La 86e session générale de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), qui s’est tenue du 20 au 25 mai, a mis en avant de grands enjeux de santé à travers la planète. Notre consœur Monique Eloit, directrice de l’organisation, a pointé l’augmentation de la faim dans le monde, en raison des changements climatiques et des conflits, mais aussi des maladies animales. Les zoonoses demeurent une cause importante de décès. « L’OIE s’engage pour que vous soyez mieux armés pour répondre aux enjeux, en s’appuyant sur le trépied : définition des normes, transparence sur les informations sanitaires, et renforcement des capacités des services vétérinaires », a-t-elle expliqué aux pays membres. L’OIE est, en 2018, a mi_parcours de son 6e plan stratégique 2016-2020.
Quatre commissions spécialisées et des groupes ad hoc planchent sur le sujet. Est en germe aussi le projet de création d’un observatoire pour évaluer l’application des normes. Le recueil des informations collectées par le laboratoire servira aussi à l’adaptation des ateliers de formation de l’OIE.
Le plan d’action mondial de lutte contre la rage a été finalisé. Lancé en septembre 2017, il a pour objectif zéro décès de la rage en 2030.
La fièvre aphteuse reste une des trois maladies les plus fréquemment notifiées sur la liste de l’OIE en 2017 et début 2018. Elle est rapportée sous cinq sérotypes dans presque 35 % des pays.
Concernant la peste des petits ruminants, un programme d’information et de lutte a été finalisé.
Pour la peste bovine, il convient de préparer un stock de vaccins en cas de réémergence de la maladie. « Nous maintenons la communication et la sensibilisation », a expliqué Monique Eloit.
Dans les prochains mois suivront des lignes directrices pour les paraprofessionnels travaillant dans des laboratoires de diagnostic.
« Nous avons un engagement pour un usage raisonné des médicaments vétérinaires en raison de résistances possibles. » L’OIE encourage à traduire la stratégie internationale en stratégie nationale. « Je vous demande d’être actifs, d’interpeller vos ministres. Les travaux sont techniques, mais les enjeux sont politiques. »
L’alliance de l’OIE avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) doit s’appuyer sur une base consolidée.
Une roadmap va être réalisée pour la tuberculose bovine, qui est encore une zoonose (12 000 décès dans le monde chez l’homme en 2016). Cette maladie a été rapportée dans 40 % des régions en 2017 et début 2018.
Une maladie émergente pour les animaux aquatiques génère aussi des inquiétudes : Tilapia lake virus disease provoque des taux de mortalité de 70 %.
Le bioterrorisme et l’usage à des fins délibérées des agents pathogènes sont toujours un objet de préoccupation.
À l’occasion de cette 86e session générale, les délégués de l’OIE ont adopté et revu des standards internationaux. Plusieurs chapitres sont complétés ou ajoutés pour les maladies animales. Par exemple, celui se rapportant au zonage et au cloisonnement, pour la santé et le bien-être des animaux terrestres, est révisé. Un nouveau chapitre sur la vaccination est développé, ainsi que sur le bien-être des animaux dans les systèmes de production (adoptés pour les porcs et complétant ceux existant pour les bovins et les troupeaux laitiers, comme les volailles).
Confiance, transparence et communication : c’est aussi un pilier essentiel. «
Nous devons favoriser la diffusion de l’information et encourager son utilisation à bon escient
», poursuit Monique Eloit, qui insiste aussi sur le renforcement de la capacité et de la durabilité des services vétérinaires.
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ÉVALUER LES COÛTS DE LA RÉGLEMENTATION
DAVANTAGE DE TRANSPARENCE
Quant à l’OMS, la mise en œuvre de ces normes internationales doit s’appuyer sur davantage de transparence, avec un partage des informations, gratuites pour tous les pays. Le réseau constitué entre la FAO et l’OMS, ainsi que sa base de données sont essentiels pour prendre des mesures de santé publique et instaurer la confiance entre les pays.